Toute écriture est donnée par l’inspiration de Dieu, et est utile pour la doctrine, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la droiture.» (II Timothée 3:16).
Jean 18 :10
« Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui coupa l'oreille droite. Ce serviteur s'appelait Malchus »
La semaine dernière, dans la nuit du Shabbat je me suis réveillé, alors que j’étais bien assoupi, auparavant, et me réveillais, car j’avais dans ma tête, ce passage ou le disciple de Yeshoua, Pierre, frappait ou plutôt tranchait l’oreille du serviteur, parfois mentionné, à plus juste titre, d’esclave du sacrificateur. L’oreille, tranchée était, après, remise par Yeshoua lui-même sur Malchus. Pourquoi ?
L’objet : l’épée. Commençons par voir ce qu’elle représente, en cherchant à trouver une première définition sur sa signification en hébreu, par rapport à la Torah, je trouve d’abord ceci : dans le Zohar, livre kabbalistique d’un Rav du 2ème siècle de l'ère courante, Shiméo'n Bar Yoh'ay.
Avec ces commentaires, que j’ai, quand même, triés et complétés, surtout pour ce qui est de la nouvelle alliance et de ce que je vois différemment :
Un archétype divin : le Tétragramme-Épée (voir image au dessus)
Le Tétragramme, c’est le Nom divin de quatre « lettres-nombres » : Yod – Hé – Waw (ou Vav) Hé ( Y H W H), le Grand Nom de Dieu porteur des forces immenses et redoutables (pensons à la fonction de l’épée), qu’il nous faut « sanctifier » (Mt. 6, 9) : « Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié, » il y a une relation entre Y H W H et l’épée. On trouve en effet dans le Zohar cette formule capitale (III, 274 b) : « L’Épée du Saint, Béni soit-Il, est formée du Tétragramme : le Yod en est le pommeau, le Vav la lame, les deux Hé les deux tranchants. » « Dans le Yod, le pommeau, se dessine la tête de l’Homme, il nomme le Père emplit du souffle de Vie. Le Tétragramme révèle ainsi la « structure divine » dans son essence trinitaire, et la structure de l’Homme, son image. Cette épée est donc tout à la fois une figure de l’Être divin et de son Fils Yeshoua, figure du Parfait.
Le commentateur du Zohar précise : Il y a l’axe Père-Fils (le Vav est un Yod prolongé vers le bas), Ciel-Terre Essence-Émanation-Incarnation, Kether-Malkhuth (1er et 10e Séphiroth), etc., trajet descendant et ascendant de la Vie et de la Lumière, en absolue continuité. Il y a les deux spirations* (*note : de spirale) de l’Esprit, le double Hé, qui sont l’expression de ce qui se passe au centre : processus de génération et d’unification, d’involution et d’évolution, de cristallisation et de solarisation, ou encore double pouvoir de la Grâce et de la Vérité, de la Clémence et de la Rigueur, etc. Inépuisable richesse de ces deux « tranchants » de l’épée.
Double tranchant, comme cité, en parlant de Yeshoua, dans :
Apocalypse 1 :16 « Il avait dans sa main droite sept étoiles. De sa bouche sortait une épée aiguë, à deux tranchants… ». Nous savons que c’est la Parole, mais aussi « une arme »
Apocalypse 19 :15 « De sa bouche sortait une épée aiguë, pour frapper les nations;… » Elle représente l’entité de Dieu dans Sa justice et prête à frapper quand elle est sortie :
Josué 5 :13-14 « Un jour, Josué, se trouvant devant Jéricho, leva les yeux et vit un homme debout en face de lui, l'épée nue à la main. Josué alla à lui et lui dit: Es-tu des nôtres ou un de nos ennemis ? Nullement, répondit-il, je suis le chef de la milice du Seigneur, qui suis venu présentement! » Ou encore avec la prophétie sur le Masshiah, l’épée, la parole, Yeshoua se donnant, dans :
Ezéchiel 21 :33-34 « Et toi, fils de l'homme, prophétise et dit: Ainsi parle le Seigneur Dieu à l'égard des fils d'Ammon et de leurs outrages: Dis: Epée, épée dégainée, affilée pour la tuerie, pour briller comme l'éclair, tandis qu'on t'adresse des prophéties vaines et des oracles de mensonge, on te pose sur le cou des cadavres des méchants dont le jour est venu, à l'heure où l'iniquité prend fin! »
Le deuxième objet est donc le fourreau où se loge l’épée, le fourreau est un étui à la forme de l’épée les deux objets ne font qu’un, ils sont donc en harmonie :
Ezéchiel 21.8 : « Tu diras au pays d'Israël: Ainsi parle l'Eternel: Me voici contre toi, je sortirai mon épée de son fourreau et j'extirperai de toi les justes et impies » Le fourreau c’est la résidence de la Parole (de l’épée) voilà pourquoi Yeshoua demanda à Pierre : « Pierre, remets le glaive au fourreau ». Et toujours dans :
Ezéchiel 21 : 35 « Qu'elle rentre dans son fourreau! A l'endroit où tu fus créée, en ton pays d'extraction je te jugerai. »
Nous avons compris l’objet épée, puis l’objet fourreau.
Avant de regarder les personnages, voyons maintenant ce que l’épée tranche : l’oreille !
Oui une oreille est bien l’organe de l’ouïe donc de l’écoute, de la Parole bien sûr ! Elohim nous demande à plusieurs reprises dans la Bible de bien entendre. Inutile de citer les versets. L’oreille de Malchus est bien la droite et c’est là où il faut parler de ce personnage : Serviteur du sacrificateur, considéré comme son « esclave », comme traduit dans la version Darby
Jean18 :10 « Simon Pierre donc, ayant une épée, la tira et frappa l'esclave du souverain sacrificateur et lui coupa l'oreille droite; et le nom de l'esclave était Malchus ». Cela semble être un contre sens au regard de la signification du nom Malchus et de sa condition d’esclave. En effet Malchus, qui n’est pas un nom latin, vient de Melec : Roi
Lisons Deutéronome 15 :15-17 « et tu te souviendras que tu as été serviteur dans le pays d’Égypte, et que l’Éternel, ton Dieu, t’a racheté ; c’est pourquoi je te commande ces choses aujourd’hui. Et s’il arrive qu’il te dise : Je ne sortirai pas de chez toi, (car il t’aime, toi et ta maison, et il se trouve bien chez toi), alors tu prendras un poinçon et tu lui en perceras l’oreille contre la porte, et il sera ton serviteur pour toujours ; et tu feras aussi de même avec ta servante ».
Regardons ce commentaire de Rachi sur l’oreille droite une admirable révélation ! :
L’oreille droite est percée chez les esclaves (comme Malchus ?) Puis, Rachi poursuit, dans le même commentaire : “ Et, pourquoi percer l’oreille plus que tout autre membre du corps ? Rabban Yo’hanan Ben Zakaï dit : cette oreille a entendu, sur le mont Sinaï : ‘Tu ne voleras pas’ Rachi parle des commandements !). Pourtant, il est allé voler. Qu’elle soit donc transpercée ! S’il s’est vendu comme esclave, cette oreille a entendu sur le mont Sinaï : ‘Car les enfants d’Israël sont Mes serviteurs. Or, il est allé et s’est acquis un maître. Qu’elle soit donc transpercée !
Et : Pourquoi la porte et le linteau se distinguent-ils de toutes les autres parties de la maison ? Le Saint béni soit-Il répond : La porte et le linteau ont été les témoins en Egypte, lorsque Je suis passé au-dessus du linteau et des deux montants et J’ai dit : ‘Car, les enfants d’Israël sont des serviteurs pour Moi’. Ils sont Mes serviteurs et non ceux d’autres serviteurs. Or, celui-ci est allé s’acquérir un maître. Qu’elle soit donc transpercée ! Il est dit de l’oreille qui “ a entendu ”, “ qu’elle soit transpercée ”.
Cette affirmation établit uniquement que c’est l’oreille qui doit être percée plus que tout autre membre du corps et ce point n’est donc pas lié à ce que Rachi exposait au préalable. Il soulignait, en effet, que le verset fait précisément allusion à l’oreille droite. De ce fait, la sentence s’applique à l’oreille la plus haute, la droite, car c’est essentiellement elle qui écoute. Pourquoi la Torah énonce-t-elle ce principe uniquement à propos du voleur qui n’est pas en mesure de rembourser l’objet de son larcin et qui doit, de ce fait, être vendu par le tribunal ? La raison pour laquelle son oreille est percée ne s’applique-t-elle pas à tous les voleurs, y compris à ceux qui peuvent payer ? Voilà la question qui nous ramène à l’acte de Simon Pierre. Lisons :
EXODE 21 : 5 « Que si l'esclave dit: "J'aime mon maître, ma femme et mes enfants, je ne veux pas être affranchi", son maître l'amènera par-devant le tribunal, on le placera près d'une porte ou d'un poteau; et son maître lui percera l'oreille avec un poinçon et il le servira indéfiniment. »
Deutéronome 15 : 17 « alors tu prendras un poinçon, tu en perceras son oreille contre la porte, et il restera ton esclave indéfiniment. »
Esaïe 48 :8 « Non, tu n'en as rien entendu, rien connu; jamais ton oreille n'en a été frappée, parce que je savais que grande est ta perfidie et que tu as reçu ce nom: Infidèle dès le berceau.
Esaïe 50 : 5 "Le Seigneur, l'Eternel, a ouvert mon oreille [à sa parole]; et moi je n'ai point regimbé, ni reculé d'un pas. »
Amos 3 : 12 « Ainsi parle l'Eternel: "De même que le berger n'arrache de la gueule du lion que deux pattes ou un bout d'oreille, ainsi seront sauvés les enfants d'Israël qui, à Samarie, sont assis aux angles des lits et sur des tapis de Damas »
Simon Pierre tranche l’oreille de Malchus (juif), serviteur de Caïphe souverain sacrificateur du temple, mais « ennemi » de Yeshoua, Malchus est esclave de l’aveuglement des religieux, il a, normalement, entendu en temps qu’enfant d’Israël qu’il doit être l’esclave d’Elohim mais son oreille est restée insensible, Simon Pierre a voulu trancher, désolidariser, l’oreille qui n’a pas entendu Moïse et les prophètes ayant annoncé la venue et le ministère de Yeshoua, son oreille est restée sous l’emprise de son maître aveuglé. Mais Simon pierre ne peut dégager Malchus de son esclavage en lui tranchant simplement l’oreille droite ! Elle est restée librement attachée, il n’a aucun pouvoir de libérer Malchus. Seul Yeshoua le peut, mais à ce moment là Yeshoua n’est pas encore monté sur la croix, tout n’a pas encore été accompli. Yeshoua montrait à Pierre que le « visible » à la façon du sacrificateur et de ses suiveurs ne pouvait agir comme « l’invisible » où il est Seigneur, pour le salut. D’où l’intervention de Yeshoua :
Luc22 :51 : «Mais Yeshoua, prenant, la parole, dit : laissez, arrêtez ! Et ayant touché l’oreille de cet homme, il le guérit » En fait il guérit l’oreille, la recolla à Malchus, la lui rendant dans son esclavage. Ce dernier miracle accompli n’aboutira pas au salut de Malchus et c’est bien le seul miracle qui en soit ainsi. Yeshoua précise également à Simon Pierre qu’il reste lui seul le maître de la rédemption et du pardon, le seul sacrificateur selon l’ordre de Melchisédech, alors que les puissances des ténèbres (Luc 22 :53), via le sacrificateur terrestre et son esclave Malchus agissent:
Jean 18 :11 : « Yeshoua dit à Pierre : remet ton épée dans le fourreau. Ne boirai-je-pas la coupe que le Père m’a donnée à boire ? » Signifiant à Pierre qu’il voulait agir à Sa place.
Pour terminer nous comprenons que seule l’Autorité de Yeshoua nous sauvera et nulle autre sur cette terre, ni pasteurs ou dirigeants ecclésiastiques, rien du visible et du religieux…
Plus tard nous lisons que Pierre fut reconnu par un parent de Malchus… juste avant que le coq chante (juste pour l’histoire…). :
Jean 18 :26 « Un des serviteurs du souverain sacrificateur, parent de celui à qui Pierre avait coupé l’oreille, dit : ne t’ai-je pas vu dans le jardin ? Pierre le nia de nouveau et aussitôt le coq chanta »
Pour le personnage de Simon Pierre, acteur principal, il n’en faut, je rappelle seulement ceci :
Simon fut le premier disciple de Yeshoua, nous connaissons tous l’attachement et l’amour qu’il portait au Seigneur, mais son nom fut changé par Yeshoua lui-même : de Simon il devint Pierre. Et en regardant les significations de ces noms on voit que Pierre = rocher, et son premier nom, Simon, égale = écoutant
Pour finir.
Esaïe 51 : 4-5 « Ecoutez-moi, vous qui êtes mon peuple, prêtez-moi l'oreille, vous qui formez ma nation! Car l'enseignement émane de moi, et j'établis la justice pour éclairer les nations. Elle est proche, ma justice, mon salut va éclore, et mes bras statuer sur les peuples; en moi les îles espèrent, comptant sur ma puissance ».
Deutéronome 5 :1 « Moïse fit appel à tout Israël, et leur dit: "Ecoute, Israël, les lois et les statuts que je vous fais entendre aujourd'hui; étudiez-les et appliquez-vous à les suivre »
Shalom à toutes et à tous