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Les lamentations, Eikha, ou les pleurs de Yeshoua, partie 2

Photo du rédacteur: BenAmmiBenAmmi

Suite de l’article : Job ou les lamentations, la passion du Christ, partie 1.

Les lamentations se composent de 5 chapitres dont le 1er le 2ème et le 4ème ont pour acrostiches (départ de la lettre débutante et lu de haut en bas) l’alphabet hébreu.

Le livre des Lamentations ou Lamentations de Jérémie est un livre du Tanakh. Il est appelé en hébreu איכה


Le livre biblique des Lamentations commence par le mot eikha terme qui a donné son nom à ce livre. eikha est une forme emphatique du mot eikh qui signifie : Comment ? Quoi ? Dans le sens de : comment cela est-il possible ? Il exprime donc l’étonnement, la stupéfaction et, à la limite, l'impossibilité du langage, son effondrement, à dire la destruction du Temple et l'Exil. eikha en arrive ainsi à signifier tout simplement : Hélas !


Au-delà des apparences et des effets narratifs propres aux récits de Ruth et d’Esther, ces 2 ouvrages traitaient en réalité de l’Exil (le cheminement dans la misère spirituelle) dont la fin devait coïncider avec l’avènement des temps messianiques (La crucifixion du Mashiah Yeshoua).

Que nous dit le livre biblique des Lamentations ? Que la catastrophe qui a frappé la Judée (galta yehuda, Juda est en exil) est due aux fautes des Judéens. En somme, Juda n’a que ce qu’il méritait. Cette catastrophe, si même elle paraît indicible, était pourtant annoncée (par tous les prophètes et depuis Moshe). Elle était donc lisible dans le Pentateuque. Israël avait été averti.


Eikha est une megila (un rouleau) et non un sefer (un livre). Eikha est une qina, genre littéraire habituellement rendu par le terme : élégie. Longtemps ce texte s'est appelé megilat qinot : le rouleau des élégies. La nature élégiaque des Lamentations pourrait nous faire croire qu'il s’agit d’un pur cri de douleur inarticulé. En réalité, eikha est un texte extrêmement construit. Nous le voyons par sa forme particulière : Le livre biblique des Lamentations est un poème alphabétique. Le premier verset commence par la lettre alef (de eikha), le second verset commence par la lettre bet, etc. Comme l’alphabet hébraïque comporte 22 lettres, tous les chapitres comportent 22 versets, sauf le chapitre central qui en contient 66 (trois fois 22) car les versets commençant par chaque lettre y sont triplés. Il s’agit donc d’un texte écrit “sous contraintes”. Ce nombre de 22 n’est pas seulement déterminé par les 22 lettres de l'alphabet hébraïque, mais aussi par la valeur du mot eikh (comment ?) qui est aussi celle de Hama, la colère divine.


Lamentations 1 :3 « Juda est allé en exil, accablé par la misère et une dure servitude; il demeure parmi les nations, sans trouver de repos. Ses persécuteurs, tous ensembles, l'ont atteint dans les étroits défilés. »

Lamentations 1 :8 « Jérusalem a gravement prévariqué, aussi est-elle devenue un objet de répulsion; tous ceux qui l'honoraient la bafouent, car ils ont vu sa nudité. Elle-même soupire et détourne la face »

Lamentations 2 :1. « Hélas! Comme le Seigneur, dans sa colère, assombrit la fille de Sion! Comme il a précipité du ciel jusqu'à terre la gloire d'Israël, sans songer à l'escabeau de ses pieds au jour de son courroux »

Dans ces hagiographes, tout en continuant et raccordant la lecture de celles-ci à celle de Job, nous percevons également la fin et le but de la passion du Christ [Yeshoua Ha Mashiah].

Dans le Tanakh que ce soit les Psaumes et les prophètes on a fait coïncider Israël au Messie. A juste titre, dans le sens où, Israël est bien le « peuple » qui conduit les nations au Salut.

Jérémie, l’auteur, illustre bien la douleur recueillie, ressentie comme une agonie terrible à ce moment.

Lamentations 1 : 12. « N'est-ce pas à vous que je m'adresse, O vous tous qui passez par là? Regardez et voyez s'il est une douleur comparable à ma douleur à moi, dont l'Eternel m'a affligée au jour de son ardente colère »


Il faut s’arrêter à cette douleur (à moi), affliction portée par l’Eternel au jour de sa colère, du jugement sur le péché. Avez-vous des doutes, encore ?


Lamentations 1 :14. « Le joug de mes péchés a été attaché par ses propres mains; noués l'un à l'autre, ils pèsent sur ma nuque et paralysent mes forces: le Seigneur m'a livrée entre des mains contre lesquelles je ne puis me défendre. » Mes péchés, ceux que Yeshoua, c’est Lui qui parle, n’a pas commis mais s’est approprié, pour notre Salut, celui de Son corps que nous composons et que Son Père lui a attaché, le paralysant. Il ne peut se défendre contre ce qui lui a été imposé. Nous verrons que ce poids représente une grande partie de la passion.

Et s’il en coûte à Yeshoua, il en coûte autant au Père de la grâce :


Lamentations 2 :17. « Le Seigneur a délaissé son autel, dégradé son sanctuaire; il a livré aux mains de l'ennemi les remparts de ses châteaux-forts. On a poussé des cris dans la maison de l'Eternel comme en un jour de fête » L’Eternel a délaissé Celui qui est l’autel sublime de la Grâce, à savoir Yeshoua qu’Il a laissé dans les mains de l’ennemi de part la prise des péchés de tous, Lui le Messie innocent le grand rempart au péché, l’obéissant de premier ordre alors que dans les lieux religieux pharisiens de l’époque ont s’est réjoui de sa mort. Mais cette mort a été voulue, comme il est précisé dans le verset suivant : « L'Eternel avait résolu de détruire le mur de la fille de Sion: il a tendu le cordeau et n'a pas détourné sa main de l'œuvre de ruine… » Ruine nécessaire du plus beau mur qu’il soit, voulue et actée par le Père, seul prix pour notre salut.


Lamentations 2 : 17. « L'Eternel a fait ce qu'il avait résolu; il a accompli son arrêt qu'il avait rendu dès les temps antiques; il a démoli sans ménagement; il a excité à ton sujet la joie de l'ennemi, grandi la puissance de tes adversaires. » Ce prix avait été donné depuis le début de la chute de l’homme, depuis le sacrifice d’Abel, lui-même sacrifié en tant que fils d’Adam par son frère Caïn, puis le symbole de l’acte du père [Abraham] sur son fils Isaac, le lévitique avec ses préceptes sur les holocaustes, et bien sûr ce que nous lisons dans Esaïe 53, le plus parlant, presque dans un style journalistique de la venue, de la vie et du sacrifice de Yeshoua et de l’objectif d’Amour de cet acte. Ceci repris dans le chapitre 3 des lamentations:

« Je suis l’homme qui a connu la misère sous la verge de son courroux… marcher dans les ténèbres, qu’aucune lueur ne traverse… consumé a chair et ma peau, brisé mes os… relégué dans les régions ténébreuses… entouré d’un mur… chargé de lourdes chaînes… En vain je crie [Lama, lama sabactanni] … la risée de tous les peuples … rassasié d’herbes amères, abreuvé d’absinthe… ».


Avec le dévoilement de l’Amour du Père : « … C’est pourquoi j’espère… C'est que les bontés de l'Eternel ne sont pas taries et que sa miséricorde n'est pas épuisée… Infinie est ta bienveillance… L’Eternel est mon lot… est bon pour celui qui met sa confiance en Lui… attendre le secours de l’Eternel… Qu’il présente sa joue à celui qui le frappe [Luc 6 :29, mais surtout Luc 22 :64 : « devine qui t’a frappé ? »] … jeté des pierres sur moiLes eaux ont monté par-dessus ma tête, et j'ai dit: "Je suis perdu!" Mais j'ai invoqué ton nom des profondeurs de la fosse. [Le Cheol]


Le jugement a été mis en œuvre, le mal a été vaincu, les cris et appels du Seigneur ont été entendus par le Père : « Tu as entendu… Tu es venu près de moi… Tu as pris en main les causes qui me touchent… Tu sauves ma vie… »

Infligeant à jamais la mort définitive au péché et ses exécutants qui ne se repentent pas : « Poursuis-les de ton courroux et anéantis-les de dessous la voûte de tes cieux. »


Lamentations 4 : 16. « La colère de l'Eternel les a disséminés, il ne veut plus leur accorder un regard. »

Avec cette miséricorde immense : « Sois donc gaie et joyeuse, fille d'Edom, habitante du pays d'Ouç! A toi aussi sera présenté le calice: tu tomberas en ivresse et tu te mettras à nu!... Filles de Sion, tes fautes sont expiées… »


Le tout dernier chapitre (5) évoque la repentance qui nous mène à adhérer au salut par la grâce donné par Yeshoua : « Elle est tombée, la couronne de notre tête; malheur à nous, parce que nous avons péché… Ramène-nous vers toi, ô Eternel, nous voulons te revenir... »

Mais le prix à payer a été cher, pour la plupart d’entre nous, nous pensons, dans cette passion, que le Seigneur Yeshoua a surtout souffert des crachats, coups de fouets, agressions verbales, tortures et clous sur la mise en croix, ensanglanté sous une douleur physique inimaginable. Aurait-il été le seul homme à souffrir, physiquement, comme cela ? Non, loin de là ! Les actualités et les récits historiques relatant les guerres et les tortures barbares, engendrées par des hommes sur d’autres hommes, dépassent même l’horreur de ce qu’a subit Yeshoua. Mais alors ? N’aurions nous pas exagéré les souffrances de Yeshoua ? Si nous nous arrêtons aux seuls faits de tortures physiques c’est que nous n’avons rien compris aux véritables souffrances de notre rédempteur ! Arrêtons de dire : « il a souffert, on lui a craché dessus, on l’a frappé, flagellé… » La véritable souffrance, si dure soit celle, de la torture est ailleurs !


Je veux m’expliquer, je vais illustrer par cette courte histoire :

« Un enfant rentre tout en colère de son école, son père lui demande ce qui lui est arrivé. L’enfant réponds qu’une bêtise a été commise à laquelle il était totalement étranger, mais c’est lui et lui seul qui a été puni pour celle-ci. Il souffrait terriblement de cette accusation, de cette punition, injuste. »


Comprenez-vous ? Que ce soit dans Job ou les Lamentations, Yeshoua, le propre, le pur, a eu, en un instant, le poids de l’absorption de milliards de milliards de péchés sur Lui ! De Tous les péchés, les plus abominables, comme ceux, quotidiens, que nous minimisons et que nous ne cessons de faire par désobéissance. Il a tout pris sur Lui ! Pour ma part je suis dans l’incapacité intellectuelle de visualiser et de graduer cette souffrance, mais je la ressens quand je pense à tout ce que j’ai eu à participer dans ma mauvaise vie qui est venu s’amalgamer à ce qu’Il a ressenti.


Et quand on dit qu’il a pris nos maladies, ce ne sont pas nos rhumes, grippes, cancers et traumatismes physiques, mais nos infections « lépreuses » qui ne sont que les rongeurs de nos ignominies et désobéissances non purifiées.


Et cette souffrance ne peut être comparée, au contraire de coups portés, de clous plantés à aucune autre : Il est le Seul à avoir souffert, comme aucun autre n’a eu et n’aura à le faire !


Père céleste Ta justice Ta justice a été appliqué à jamais, Toi seul avait eu la solution si difficile et si gracieuse, pour nous, de ne pas nous faire subir Ton jugement sur nos fautes. Tu as livré à ton courroux Ton propre fils Yeshoua Ha Mashiah, en clouant définitivement l’ennemi de nos âmes. Tu as, dans Ton merveilleux amour, dans ton absolue miséricorde, Ta vérité et Ta justice réelle, donné la solution et accepté la souffrance engendrée par celle-ci ! Qui peut dire que tu n’es pas merveilleux ?


Nous te rendons grâce de l’achat et du rachat que Tu as engendré, par Yeshoua Ha Mashiah, l’unique chemin qui nous mène à Toi.

Amen.

 
 
 

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