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De Tou Beav au Cantique des cantiques

Photo du rédacteur: BenAmmiBenAmmi

Le Talmud relate sur ce jour un fait mystérieux : Il n’y a pas de jour plus joyeux pour le peuple juif que le 15 Av et le jour de Yom Kippour. Ce jour voyait les filles qui dansaient et invitaient les jeunes hommes célibataires à les choisir comme épouse. Le traité de Ta’anit (26b) nous enseigne que le 15 Av est le jour pour trouver conjoint (l’âme sœur). Il est donc bon de prier pour que Dieu aide à l’accomplissement de cette rencontre matrimoniale.


Il dit aussi : à partir du 15 Av, il faut intensifier son étude de la Torah la nuit, moment propice à l’étude, car les nuits commencent à devenir plus longues. Grâce à l’étude de la Torah, on méritera la délivrance.


Pourquoi est-ce un jour heureux pour les juifs ? Plusieurs évènements joyeux se déroulèrent ce jour ci comme par exemple l’autorisation aux benjamites de se marier avec quiconque de la communauté réintégrant ainsi Israël (Juges 21 :18).


Les fêtes se déroulaient par la danse de jeunes femmes c’était un jour très attendu. On y organisait des rencontres pour tous ceux qui n’étaient pas mariés: « Les filles de Jérusalem s’en allaient danser dans les vignobles » et « tout celui qui n’avait pas de femme allait là-bas » pour y trouver une fiancée. Toutes celles qui n’étaient pas mariées se vêtissaient de blanc. Elles ne portaient que des vêtements qui avaient été trempés dans le Mikvé [donc purs] De plus, les robes étaient échangées afin de créer un sentiment d’égalité entre les jeunes filles et surtout de ne pas humilier les pauvres.


De plus les femmes du fait de s’échanger les habits, devaient extérieurement se ressembler.

Proverbes 31 :30. « Mensonge que la grâce! Vanité que la beauté! La femme qui craint l'Eternel est seule digne de louanges. » Il faut regarder non à l’aspect physique de la femme mais à la réalité de sa relation divine intérieure.


Ces rencontres hommes-femmes furent importantes au Kippour où on eu pareillement à célébrer une fête de rencontres ce jour. C’était le meilleur moment pour fonder un foyer juif car dans leur grande Kédoucha (sainteté), les premières générations voyaient le mariage comme le sujet le plus sacré de l’existence


Rappelons que les vignobles, symbole d’amour pour les juifs, se retrouvent, par le vin, son produit, sur beaucoup de choses : « Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moins bon après qu'on s'est enivré; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent. »

Jean 2 est un chapitre intéressant, sur le vin, il se situe lors de noces, Yeshoua transforme l’eau en vin et après avoir mis sa mère à sa véritable place il déclare un peu plus loin, à la suite, que le temple sera détruit et reconstruit 3 jours après.


Noces, vins, fête… Tout cela impose : amour et union homme plus femme. Reprenons dans Exode 26: « makbilot haloulaot, icha el a’hota » qui montre dans la construction du tabernacle une position statutaire de l’homme (Ich) et la femme (Icha) : La Torah nous enseigne qu’il y avait cinquante boucles parallèles qui soutenaient les rideaux et utilise l’expression « une femme vis-à-vis de sa sœur » pour exprimer le fait que ces boucles étaient parallèles l’une à l’autre. Ces cinquante boucles par leur forme de cercle, représentent le concept de la femme, c’est pourquoi le terme « une femme vis-à-vis de sa sœur » est utilisé pour les décrire dans leur globalité. En outre, ces boucles maintenaient en place les rideaux sur les agrafes, qui n’ont rien à voir aux contemporaines. Ces agrafes, une ligne symbolique, représentent le concept de l’homme. Cercle et ligne, ligne passant dans le cercle, le dessin de ces formes rappellent l’union physique de l’homme avec la femme, inutile de rappeler Genèse sur l’union.


L’Eternel a donné le mishkan [tabernacle] dans lequel se trouvent deux protubérances (tsror hamor dodi li beyn shedey yaline) il y avait dans le arone haêdouth (armoire du témoignage) deux tissus formant une sorte de protubérance et IL est entré (tsimtsoum) pour être avec moi (peuple d’Israël, Kala). Union homme – femme [Dieu s’intériorise dans le cœur de l’humanité]

Nous savons que l’union de l’homme et la femme (la femme sortie de l’homme se réunifie tout comme l’homme sorti de la poussière et vivifié par le souffle divin retourne à la poussière) cette union est symbole de l’amour porté par notre Créateur sur Sa créature : l’humanité. Il nous a permis à travers nos différents, opposés et complémentaires, « genres » : masculin, féminin, de mieux comprendre ce désir de retour à l’union par le sentiment et l’attirance porté l’un à l’autre.

Le texte qui illustre, peut être le mieux, la rencontre de ces deux genres et le lien qui les attire est bien le Cantique des cantiques. On attribue à Salomon, l’écriture du texte le plus sensuel et le plus beau d’expression de l’amour.


Dans certaines synagogues, on lit le Cantique des Cantiques le vendredi avant l’office du soir du Shabbat. Ce texte est si merveilleux !

Il est évident que l’on ne peut le comprendre uniquement dans le sens littéral, car on use de paraboles et d’allégories tout au long du texte : (source JFORUM)


Regardons les personnages : Il ya comme un dialogue entre IL, ELLE et un « narrateur »

Cantiques des cantiques 1 : 3-4. Et 7 « …une huile aromatique qui se répand, tel est ton nom. C'est pourquoi les jeunes filles sont éprises de toi. Entraîne-moi à ta suite, courons! Le roi m'a conduite dans ses appartements, mais c'est en toi que nous cherchons joie et allégresse… Indique-moi,-toi que chérit mon âme, où tu mènes paître [ton troupeau]


A l’évidence, l’amant, il pourrait s’agir de Yeshoua, pas sûr ? L’huile qui se répand l’Esprit. La femme se montre plutôt volage, désobéissante à l’image de Vasthi dans Esther, mais le Roi ? C’est le Père céleste qui veut reprendre sa relation avec nous et celle-ci ne passe qu’avec l’appui de celui avec qui nous nous marierons : Yeshoua.


Les senteurs, les parfums ont une large place dans ce cantique [pensons à la préparation des concubines avant l’élection de la reine dans Esther]. Et les figures poétiques des troupeaux venant s’abreuver sont celles d’un peuple cherchant l’eau vive de la Torah [La Parole vivante].

L’action se déroule à Jérusalem [Capitale du Royaume, lieu du Temple]. Le jeune roi est bien Dieu, et la jeune fille est Israël [L'épouse], Dieu recherche cette réconciliation parmi l’humanité qui sont les nations auxquelles L’Eternel a proposé la Torah avant la promulgation de celle-ci au Mont Sinaï. Cet acte de donner la Torah à Israël consiste, d’un point de vue mystique, à un mariage : L’Eternel est l’Epoux, Israël la Fiancée et Il donne la Kétouba, la Ketouba (La ketouba, de l'araméen ketoubba, « document écrit » est un contrat de mariage juif. Censée fixer les obligations) est la Torah. [Cherchez bien, pensez à l’édit d’Esther].


Le roi cherche à se marier et, il cherche la partenaire idéale parmi les nations. De son côté, la jeune-fille recherche un époux parfait dont elle est déjà éprise. Et, voici que le roi opère un choix parmi les nations et reconnaît en Israël l’épouse digne de Lui. Néanmoins, la jeune-femme, bien qu’éprise ne se conduit pas comme il eût sied à l’épouse d’un souverain parfait qui plus est, mais il lui pardonne et l’emmène en son Palais et la fait pénétrer dans les salles les plus reculées où personne n’a accès (ce qui est le sens caché de la Parole ?). Le roi envoie à son épouse des messagers chargés d’encouragements mais aussi d’avertissements

[bénédictions et malédictions, Mitsvots et interdits] Mais, malheureusement, elle est trop volage et prend les choses trop à la légère pour comprendre qu’elle doit se reprendre et ce qui devait arriver arriva : il divorce d’elle (prophétie de l’exil de Babylone), [Jugement] mais aussi nous pouvons penser au veau d’or, avec les tables brisées et au retour aux années d’Exil, dans le désert, après la première approche du Jourdain, avec le refus, par crainte des 10 chefs de tribus, d’y entrer.


Dans le chapitre 1 :

Nous voyons l’ultime amour avec Dieu avec le parallèle sur les parfums (Lévitique). Quand on lit : « les jeunes filles t’aiment » Les jeunes filles, les anneaux, auraient pu être décrites comme les jeunes vierges, celle(s) qui attendent après le Masshiah pour devenir l’épouse, le corps qui va s’unir à Yeshoua. Cette virginité, [les robes blanches des danseuses de Tou Beav, leur passage au Mikvé] n’oublions pas, est la condition unique pour pouvoir aller chez le Roi où on trouvera le pourquoi de la venue du Mashiah. « C’est avec raison que l’on t’aime » quel évidence ! Il n’y en a pas d’autres, car la raison est qu’il est le seul à nous conduire au Père.

« Je suis noircie… noire de peau… c’est le soleil qui m’a halée… » Dans le sens de salie avec une distinction précise : « … les fils de ma mère étaient en colère contre moi… je n’ai point gardé mon vignoble… » Salissure due au péché, avec le soleil symbolisant ici l’idolâtrie. « Je suis belle, gracieuse » Aimée par Dieu. On arrive à la chute, car elle a été envoyée suite à la colère des fils de ma mère, c’est la chute d’Eden.


Au verset 7 : « Indique-moi,-toi que chérit mon âme, où tu mènes paître [ton troupeau], où tu le fais reposer à l'heure de midi. Pourquoi serais-je comme une femme voilée auprès des troupeaux de tes compagnons? » Cela fait penser aux Bnéi Israël n’ayant pas encore reconnu Yeshoua.


Éperdue, elle parcourt les rues de Jérusalem. C’est alors qu’elle raconte aux nations (benot Yéroushalayim) qu’elle a été répudiée et combien est immense son amour pour Lui ! Elle exprime ses regrets et son espoir de pouvoir revenir vers Lui (Techouva).


La jeune femme confie aux nations combien elle regrette sa conduite passée prouvant qu’elle était si aimée que son fiancé l’avait faite entrer dans les secrets de son palais.


Dans le texte hébreu, le mot “dodayikh” vient du mot “dod” qui est un oncle [Mardochée, oncle d'Esther ?] et dont l’une des fonctions est de gâter ses neveux par amour et donc, ce mot signifie amour (amours au pluriel). Cette prophétie nous amène t'elle pas à Yeshoua et son épouse?

Dans le cantique des cantiques au chapitre 2 : 10 et 13, l’époux dit bien à sa bien aimée : Leikh, Leikha ! Va vers toi-même. Rappel de l’injonction donnée à Abraham, c’est donc au plus profond d’elle-même qu’elle trouvera la nature de cet amour et du lien qui en découle. Ne sommes nous pas aussi dans ce que va être l’histoire entière de la Parole de sa propagation et son imprégnation à la postérité du patriarche ?


Tout au long du texte il y a description de cette approche de la femme et de l’homme, de leur besoin d’amour, se mêlant à des évènements d’éloignements provoqués.


Ce qui est force de constater l’amour du Créateur par les propos qualifiant l’épouse : « belle, yeux de colombes » avec ce rappel des femmes de Tou Beav chantant et des anneaux du temple : Chap. 4 verset 2 «…comme un troupeau de brebis… qui remonte du bain [Mikvé, Baptême] chacune a sa jumelle, aucune n’en est privée [femme vis-à-vis de sa sœur] »


L’étrange sensualité qui se dégage du texte n’est pas anodin outre la liaison sexuée suggérée : « je me dirigerai vers le mont de la myrrhe, vers la colline de l'encens. ». Sont intercalés des précisions sur « l’état » de la fiancée : « tu es sans défaut. » illustrant une beauté provenant de la pureté retrouvée. Verset 11 : « Tes lèvres, ô fiancée, distillent la douceur du miel; du miel et du lait coulent sous ta -langue,… ». Rapprochement avec ce que nos « dires » peuvent donner, le lait et le miel coule, à Shavouot [Pentecôte] la coutume est de consommer pendant la fête des laitages en abondance, pour nous rappeler que de notre bouche doit sortir de « bonnes choses » liées à la parole.


Nous voyons aussi dans ce chapitre 4 à l’exclusivité de cette épouse, qui l’est, parce qu’elle a été choisie. « C'est un jardin clos que ma sœur, ma fiancée, une source fermée, une fontaine scellée » qui reconnait ainsi ce que la Parole vivante, Yeshoua est : « une fontaine des jardins, une source d'eaux vives » avec l’appel aux épousailles, à la lune de miel à la consommation de l’être, de l’épouse : « Que mon bien-aimé entre dans son jardin et en goûte les fruits exquis! »


Le reste des chapitres illustre également ce que doit faire la bien-aimée auprès de ses sœurs, diffuser la grâce qui vient de l’époux, déjà en le décrivant d’une beauté incomparable, en répondant aux questions émises (Chap.6 :1) et Chap.6 :6 qui est une répétition de Chap.4 :2 [Renvoi aux anneaux soutenant les rideaux]


(Le passage des mandragores du chapitre 7 nous ramène certes à la rivalité des deux sœurs épouses de Yakov avec la conception d’Issakhar : (la récompense) car à la suite il y a cette question : « Qui est-elle, celle qui monte du désert, appuyée sur son bien-aimé? » N’est ce point Israël qui reconnait en Yeshoua Son Messie ? Et le verset : « Nous avons une petite sœur, dont le sein n'est pas encore formé: que ferons-nous de notre sœur le jour où il sera question d'elle [pour des épousailles]? » nous indique bien que la sœur sera elle aussi de la partie.


Alors que le Roi dans Esther avait promis la moitié du Royaume pour la demande de sa reine, laissant donc la deuxième part à :? Il est clair que le royaume entier ne peut être que pour une mais bien les deux [jumelles : Israël et Ephraïm, juifs et gentils]. Ceci étant bien en opposition à ce verset : « Quand un homme donnerait toute la fortune de sa maison pour acheter l'amour, il ne recueillerait que dédain. »


L’épouse est bien deux symbolisée par les deux tours : « … mes seins (2 seins) sont comme des tours; dès lors, je suis à ses yeux comme une cause de bonheur. » cette réunification des deux sœurs pour l’éternité.

Esaïe 11 : 13. « Alors cessera la rivalité d'Ephraïm et les haineux dans Juda disparaîtront: Ephraïm ne jalousera plus Juda, et Juda ne sera plus hostile à Ephraïm. »


La fin du Cantique où s’il y a appel à diffuser la parole (B’rit Hadascha) avec : « O [mon amie], qui te tiens dans les jardins, les amis sont tout oreilles pour écouter ta voix: Laisse-moi l'entendre. » Indique le retrait de la Terre vers le passage à l’éternité céleste du nouvel Adam ainsi reformé avec son épouse.

« Fuis, mon bien-aimé, et comme le chevreuil ou le faon des biches [retire-toi] sur les montagnes embaumées. »


Et je conclu par ces propos du Rav Mergui (Chabad.org) : la période dans laquelle la Présence divine est voilée [Ne l’est elle pas lorsqu’on refuse de voir Yeshoua, Jésus, comme le Mashiah ?] – est souvent comparé à la nuit, et la rédemption – la révélation et la reconnaissance de D.ieu [par la voie de Son Mashiah] par l’ensemble de l’humanité –, à l’aube [la renaissance dans la vie éternelle] Bien que nous soyons sans aucun doute dans les derniers instants de l’exil, il nous semble parfois que cette « nuit » se rallonge plutôt qu’elle ne s’écourte [l’auteur veut parler du comportement de l’humanité].


Dès lors, le message du 15 Av Tou Beav, résonne en nous d’une manière particulière : accroissons notre étude de la Torah [La Parole], en quantité et en qualité, de sorte que la lumière de celle ci [Yeshoua est la Torah, la Parole vivante] elle-même jaillisse dans nos vies pour y créer [entrer dans] cette « aube », aube d’amour et de lumière d’union de l’homme et de la femme de l’anneau accroché à l’agrafe...


Saint béni soit Ton nom, Père ! Tu nous as envoyé l’être qui ne pouvait que t’égaler dans l’amour que Tu nous portes, ton messie Yeshoua, auquel nous nous lions pour pénétrer en habits blancs et purs de nos âmes dans ton merveilleux jardin. Amen !


Ahabah Tov ! Michaël

 
 
 

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