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Du demi-sicle au denier de César

Photo du rédacteur: BenAmmiBenAmmi

Ki Tissa: «כִּי תִשָּׂא»

Dans Exode, lors de la traversée du désert, l'Eternel ordonne aux fils d’Israël, par la voix de Moshe (Moïse) de faire don d'un demi-sicle (ma'hatsit hashekel) au tabernacle, le sicle n'étant pas une monnaie, mais un poids d'argent, constituant une valeur étalonnée. Le système monétaire ne viendra qu'à partir du huitième siècle avant la naissance de Yeshoua. Il donnera le Shekel.


Exode 30 :13. «Ce tribut, présenté par tous ceux qui seront compris dans le dénombrement, sera d’un demi-sicle, selon le poids en cours dans le sanctuaire; … le demi-sicle sera l’offrande réservée au Seigneur»


Rachi nous précise: : Le demi-sicle constitue une offrande réservée au Seigneur: (Teroumah). Ce terme, construit à partir de la racine larom, signifie à la fois «élever», «offrir devant Dieu»; «faire don» (Lev. 22, 15); «prélever» un bien du domaine profane et le consacrer à la sphère sainte (Ex. 32, 24). Les Hébreux et les accompagnants, sortis d’Egypte, ont ainsi «fait don» de tout le matériel nécessaire à la construction du Mishkan (Tabernacle du Désert) et de ses ustensiles (Ex. 25, 2-7). L’enfant d’Israël et l’étranger qui l’accompagne, en prélevant une part matérielle pour la consacrer, s’élève lui-même. Effectivement, ce qu'il consacre lui permet d'exprimer sa volonté de s'élever lui même. Ainsi, le monde profane matériel est transcendé, sanctifié ! ce don car c'est un don, est d'une valeur unique pour les riches comme pour les pauvres, et le but est le rachat. Il se donnait avec le cœur.


Matthieu 17 : 24-25. « Lorsqu'ils arrivèrent à Capernaüm, ceux qui percevaient les deux drachmes s'adressèrent à Pierre, et lui dirent: Votre maître ne paie-t-il pas les deux drachmes? Oui dit-il… » Les deux drachmes représentaient et avaient la valeur du demi sicle du temps de l’Exode, Les juifs sous Rome ne pouvaient émettre leur monnaie mais utilisaient les drachmes de Tyr et changeaient leur argent au temple. Yeshoua payait bien, faisait bien ce don, sans objection, IL OBEISSAIT aux prescriptions de l’Eternel données par Moshé.

Mais regardons dans Exode le pourquoi de ce demi sicle demandé:


Exode (Ki Tissa) 30 :12. « Quand tu feras le dénombrement général des enfants d’Israël, chacun d’eux paiera au Seigneur le rachat de sa personne lors du dénombrement, afin qu’il n’y ait point de mortalité parmi eux à cause de cette opération»

«כִּי תִשָּׂא»

(Ki Tissa) signifie littéralement «relever» chacun des sortis d’Egypte. Ce verset mets en évidence que le rachat [Salut] se « paie » au Seigneur, que sa valeur est unique, autant pour le premier que le dernier recensé , ce qui nous renvoie à la parabole de Yeshoua sur les salaires donnés aux ouvriers, d’un denier qui n’est que le salut, identique à tous.


Matthieu 20 :2 et 13. « Il convint avec eux d'un denier par jour, et il les envoya à sa vigne…n'es-tu pas convenu avec moi d'un denier? » Le denier, c’est le prix de la rançon du rachat de la personne, dans la parabole de YESHOUA


Exode 30:15. « Le riche ne donnera pas plus, le pauvre ne donnera pas moins que la moitié du sicle, pour acquitter l’impôt de l’Éternel, à l’effet de racheter vos personnes »


Allons plus profondément, dans le verset d’Exode 30 :12, cela se passe lors du dénombrement.


Faire le recensement des Hébreux, les compter (סָפַר en hébreu Safar) par tête, revient à limiter leur nombre, à amoindrir leur valeur puisque cette action implique l’application d’un chiffre à chaque homme et femme. Ceci est contraire à la vision biblique: le chiffre efface la particularité de chacun qui, s’unissant en chacune des tribus, constitue un seul peuple. L’homme n’est point un numéro mais un être à part entière créé à l’image de Dieu.


Ainsi, le recensement introduit la division de l’identité collective, son morcellement et aussi la brisure de l’unité réalisée en Egypte avec le sacrifice pascal (le sang sur les linteaux, image du sacrifice de Yeshoua). Le recensement est en principe organisé afin de superviser l’étendue d’une mainmise, d’un pouvoir politico-démographique sur un territoire. Dans 2 Samuel 24, nous voyons que le roi David ordonna, à tord, le recensement d’Israël pour évaluer le nombre de soldats dont il peut disposer. C’est alors qu’il «fut saisi de remords après ce dénombrement, et il dit au Seigneur: J’ai gravement péché par ma conduite. Et maintenant, Seigneur, daigne pardonner le méfait de ton serviteur, car j’ai agi bien follement!». Bien plus tard, César Auguste organise un recensement de tout le monde [l'empire romain] qu’il gouverne. Quirinus, le gouverneur romain en poste en Syrie (début de notre ère) l’organise en son nom, et la province de Judée entre dans sa juridiction pour ce recensement. Le recensement est donc ici, comme avec David, synonyme d’assujettissement à un pouvoir extérieur. En tant que tel, il est en général prohibé dans la Bible. Le recensement ordonné par l’Eternel n’a rien d’une volonté politico démographique, mais est bien d’une volonté d’unir les sortis d’Egypte, dans quelque chose, "quelque part"


La contribution du demi-sicle sert à «racheter» («כֹּפֶר נַפְשׁוֹ», «rachat de son âme») celui qui le donne. La conscience de ne constituer qu’une partie de l’Unité du peuple destine l’homme à se rapprocher de son semblable, à l’amour de Dieu et de son prochain, ne faisant qu’un seul corps !


Luc 2: 1-2. « En ce temps-là parut un édit de César Auguste, ordonnant un recensement de toute la terre. [Esther, l’Edit sur les femmes à soumettre] Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinus était gouverneur de Syrie. »


Pourquoi un demi et non un sicle entier ?


Un Enfant d’Israël offrant un demi-sicle a besoin d’un autre Enfant d’Israël pour qu’ensemble, ils offrent un sicle complet. Le demi-sicle enseigne donc l’importance de la complémentarité mutuelle et d’une vie sociale vécue dans l’égalité, ni riche ni pauvre, ni juif ni grec, mais un en Yeshoua Ha Masshiah (Galates 3 :28).

En fin de compte, pour notre rachat, l’Eternel nous montre bien que, par nous même, nous ne pouvons rien [Ne pas rentrer dans une vision des indulgences ! SVP] et que ce rachat ne vaut pas en fonction de notre réussite financière terrestre mais qu’il faut un élément extérieur IDENTIQUE à tous, c’est le prix UNIQUE du sacrifice de YESHOUA.


Arrivons au denier.


Matthieu 22 :20-21. « Il leur demanda: De qui sont cette effigie et cette inscription? De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »


Il y a rappel de l’impôt, à faire avec son propre agrément pour respecter la volonté divine, mais il y a la valeur d’un denier qui nous ramène au denier distribué au premier comme au dernier, cette valeur uniforme donnée pour le salut. En même temps il y a une mise en garde, l’effigie, l’image nous ramène au commandement de ne pas faire d’image de Dieu et de ne pas adorer celle-ci ni d’en faire un intermédiaire pour accéder à Dieu. [Exode 20 :4 ; Deutéronome 5 :8 ; Lévitique 26 :1]...


Le denier présenté, exhibé, par Yeshoua le Seigneur, c’est également pour la suite de ce qu’il dit : « rendons à César ce qui est à César, rendons à Dieu ce qui est à Dieu » par le fait que le monde est divisé, en deux camps, avec les lois de la chair et les lois de Dieu, rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est Lui obéir, c’est effectivement reconnaître la rupture, entre le « charnel » et le « spirituel », marquant bien, démontrant, l’abîme séparant les eaux d’en haut avec celles d’en bas.


Le geste de Yeshoua n’est pas seulement de cautionner, ou non, l’impôt de César, mais de se sortir du système mis en place par l’argent, et de bien montrer que l’on doit suivre Dieu et non Mammon. Le « rendez à Dieu ce qui est à Dieu » désigne bien l’obéissance que l’on doit Lui porter. Yeshoua nous donne encore un choix, livré à notre libre arbitre, [Que ton oui soit oui, ton non soit non] avec en complément de ce choix, si c’est Dieu, de respecter et rendre à l’Eternel ce qui est à lui, ce qu’il nous a donné dans Sa Torah. Dieu vous a donné la Vie, rendez la Lui, mourrez en César, mais vivez en Lui ! Faites offrande du demi sicle, soyez recensé, dénombré, dans le Livre de Vie…


Le salut ne viendra pas de votre argent, il est exégèse à vous, il est gratuit et vient de Yeshoua, mais donner son demi-sicle [Croire et Obéir], c’est recevoir son denier… Le meilleur investissement qui soit !


Bahour Hachem ! Adonaï Elohim, nous te donnons notre demi-sicle pour être dénombré dans Ton livre de vie, recevoir ce denier égalitaire pour tous car nous t'appartenons et nous ne voulons en aucun cas demander autre chose car ce denier a la valeur la plus grande qui soit dans ce bas monde. Nous rendons à César ce qui lui appartient, lâchant tout ce qui nous rattache à lui, seul, notre demi-sicle donné avec le cœur, qui sont nos œuvres mesurées comme un poids d'argent égalitaire pour toi, car nous ne donnons qu'avec le cœur et non avec la poche. par le nom de Ton Fils Yeshoua Ha Masshiah !


Amen, Shalom et shavoua tov à tous !

 
 
 

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