
« Tout le monde veut aller au paradis mais personne ne veut mourir ! » telle est la phrase d’une chanson des années 1960 qui, pourtant, révèle, sans le vouloir, une vérité. Sans la mort pas de paradis ! Nous savons que pour aller au « paradis », au royaume des cieux, il faut renaître de nouveau, dixit Yeshoua lui-même. Je n’interviendrais pas là-dessus mais plutôt sur : Qu’est-ce que le paradis et notre résurrection est-elle de chair?
J’avais lu un livre que l’on m’avait prêté, dans une assemblée chrétienne évangélique, sur le paradis. Ce livre relatait le « voyage » d’une chrétienne en songe (ou vision, entre les deux disons.) au paradis, accompagnée en tant que guide par le messie lui-même. Ce qui m’avait frappé c’est que la description, l’auteure étant elle-même américaine, est que ce lieu était décrit comme un ensemble matériel californien: une ville, avec des maisons individuelles pour chacun, bien meublées et décorées "kitch", possédant jardins et piscine… Tout cela révélait que l’écrivaine ne faisait que prendre ses désirs pour une réalité… Elle avait pris son rêve comme une vision divine, ou alors elle mentait.
Première remarque : nous ne pouvons pas comparer le paradis avec la terre, un abîme nous en sépare.
Luc 16 :26. « D'ailleurs, il y a entre nous et vous un grand abîme, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous, ou de là vers nous, ne puissent le faire. »
Eden est signalé comme étant le paradis, prenons en premier ce mot, il est écrit plusieurs fois dans la Bible. En tout premier dans Genèse,
Genèse 2 :15. « L’Éternel-Dieu prit donc l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le soigner. » et de façon aussi révélatrice dans :
Psaume 36 :9. « Ils sont rassasiés de l’abondance de ta maison; tu les abreuves du fleuve de tes délices. [Eden, dans le texte en hébreu]» La signification est bien délice, magnifique, désirs… Nous avons là, non une description géographique mais, bien une définition d’état (être).
Mais le paradis c’est quoi alors ! C’est bien un lieu ? Difficile de parler de lieu géographique avec notre entendement terrestre, balisé et temporel.
Le paradis nous ne l’obtenons que par la voie de Yeshoua, chose surprenante, les juifs hassidiques en parlent : Araba Méot Chekel Kessef de Rabbi Haïm Vital, p78 « Le roi Mashiah sera assurément un tsadik [un homme vertueux], mais en ce jour sa vertu s’accroîtra... et alors, en ce jour-là, l’échéance arrivée, l’âme de son âme qui se trouvait jusqu’alors dans le Jardin d’Éden sera donnée à ce tsadik et il deviendra alors le Libérateur. »
Comprenons bien le lien entre Yeshoua (Jésus) et le paradis, il nous fera connaitre cet état, la fin du Micné Torah du Rambam nous dit : Le Mashiah amènera à ce que « les Juifs [Les disciples] seront tous de grands Sages, connaissant les choses cachées, comprenant l’intention de leur Créateur comme ce que peut en saisir l’Homme »
Matthieu 13 :12. « Yeshoua leur répondit: Parce qu'il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a.… » Et cette connaissance nous amènera à saisir cet état :
Matthieu 11 :29. « …et vous trouverez du repos pour vos âmes. »
Donc le paradis n’est pas un endroit fixé quelque part ! Car le quelque part n’existe pas dans la « dimension » divine. Il est clair que pour cela notre amour doit, entier, se diriger vers le Père via Yeshoua. Mais on nous parle bien de résurrection ? Ressusciter, nouveau corps ?
Que dit Paul, apôtre oint :
1 Corinthiens 15 :20- 22 . « Mais maintenant Christ a été ressuscité d'entre les morts, prémices de ceux qui sont endormis, Car puisque la mort est par l'homme, c'est par l'homme aussi qu'est la résurrection des morts, car comme dans l'Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront rendus vivants… »
1 Corinthiens 15 :29. « Autrement que feront ceux qui sont baptisés pour les morts, si absolument les morts ne ressuscitent point? Pourquoi donc sont-ils baptisés pour les morts? »
Nous avons là une clé du mystère : C’est dans la mort qu’est la résurrection, une lapalissade me direz-vous : on ne peut ressusciter si l’on n’est pas mort.
Pour les juifs il est dit dans le Zohar qui enseigne que la Résurrection des morts commencera quarante ans après le retour du peuple juif en Terre Sainte, et se poursuivra régulièrement jusqu’à ce que tous les morts soient revenus à la vie. D’après le Talmud, ceux qui sont enterrés en Erets Israël [terre d’Israël] ressusciteront les premiers, puis ce seront ceux des autres pays. Le Zohar nous dit aussi que les sages et les justes reviendront les premiers. En fin de compte, tout le monde ressuscitera pour vivre une vie éternelle. A noter les 40 jours qui peuvent donner l’âge, jamais confirmer ou donner précisément dans les écritures de Yeshoua à sa crucifixion (40 ans), puis que nous ressuscitons, mourrons, pour renaître dès l’accomplissement de toute la Torah par le sacrifice du Mashiah.
Si nous comprenons, ici, il n’y a point de nouvelle Jérusalem céleste, qui est en fait le « lieu d’adoration éternel »
On pense que ressusciter, c’est comme pour l’épisode de Lazare, on est vivant, morts sur terre et redevenons vivants, chair reconstituée, toujours sur terre. La question est de savoir si effectivement nous serons dans le paradis qui n’est pas terrestre avec une nouvelle chair ? En première lecture il semblerait que oui, pourtant lisons ceci :
Jean 11 :25. « Yeshoua lui dit : Celui qui relève de la mort, c’est moi. La vie, c’est moi. Celui qui croit en moi aura la vie, même s’il meurt. »
Romains 10 :9-10 . « Quand je le vois, je tombe à ses pieds comme si j’étais mort. Mais il pose sa main droite sur moi et il dit : « N’aie pas peur ! Je suis le premier et le dernier, je suis le Vivant. J’étais mort, mais maintenant, je suis vivant pour toujours et j’ai le pouvoir sur la mort et sur le monde des morts… »
Nous comprenons que sans Yeshoua point de résurrection, cette résurrection est vue comme charnelle chez les juifs, ce qui est dit dans le Zohar où il est écrit qu’à l’époque de la Résurrection, Dieu amollira l’os minimal restant de notre corps terrestre à l’enterrement, avec « la rosée de la résurrection » et celui-ci se transformera en un liquide pur et clair. Toutes les parties du corps qui existeront encore à ce moment-là se mélangeront à ce liquide et formeront une masse. Puis cette masse se figera, s’étendra et prendra la forme d’un corps pourvu de chair, d’os, de veines et de sa peau. Puis Dieu insufflera une âme vivante à ce corps.
Bisrépétita de Isha tirée de la côte d’Ish dans Genèse, ce qui est en fait une métaphore car le véritable sens est bien que, de Yeshoua, nous devenons la Kala, l’épouse tirée de Sa résurrection ! Yeshoua et le nouvel Adam, nous sommes la nouvelle Eve, n’en déplaise aux machistes…
Je dois dire que nous n’aurons pas une nouvelle vie éternelle sur la terre, reconstituée comme telle, nous devons nous détacher complètement de cette idée. Notre nouveau corps est une autre « version » de nous-même. Nous quittons le temporel et entrons dans l’infini le Sof en hébreu, dans une dimension que nous ne connaissons pas ici-bas.
Un corps identique et biologique, comme nous l’avons, est soumis à des prérogatives insupportables pour vivre dans le paradis : manger, boire, dormir avec en plus une soumission aux lois physiques actuelles comme la loi de la pesanteur, sans compter que nous reconstituons le trio, Nefeshe + Rouah + Nechama, Corps + Esprit + âme. Autant alors, en toute logique, ne pas disparaitre charnellement si pour y revenir. Mieux vaut donner l’immortalité, ce que cherchent les hommes car leur désirs sont les plus forts et comme l’a dit Yeshoua nous devons absolument naitre de nouveau !
Le corps reconstitué n’est qu’une enveloppe informelle indescriptible avec nos références terrestres.
Le paradis lui existe mais c’est également un état d’adoration de Notre Père qui de par l’enveloppe de Son amour, nous mettra en communion éternelle de bonheur, de délices, de joie, de paix et plénitude entre tous !
La lecture du Cantique des cantiques nous explique clairement ce que seront en termes de délices et de bien être que notre vie au paradis.
Jean3 :16. «… Ainsi, tous ceux qui croient en lui [Yeshoua] ne se perdront pas loin de Dieu, mais ils vivront avec Lui [Dieu] pour toujours. »
Alors pourquoi imaginer un pays bucolique et tropical, ou alpin, végétal et autre cliché de carte postale ? Le Paradis est unique et non reproductible, nous en avons une partie en nous-même dans l’amour que nous portons aux autres avec le regard de Dieu.
Apocalypse 21 : 4. « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. »
Oui les premières choses, les terrestres, celles de nos points de repère actuels, auront totalement dans toute sa complétude, disparue, effacées à jamais. Comparons ce qui est comparable !
Romains 8.18: « J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous. »
Nous avons pris un billet aller, de par notre naissance physique, ayons celui du retour de part notre renaissance spirituelle qui, nous mène dans un autre lieu sans comparaison possible de là où notre corps (Nefesh) vit (sur cette magnifique planète Terre que nous acharnons à détruire.) En d’autre terme l’Eden du début est bien le point de retour, sans la déchéance et la chute, les premières choses ayant disparues. Il n’est ni bleu ni rouge ou jaune mais bien rempli d’arbres (âmes) avec au milieu l’arbre Yeshoua, arbre de vie, où nous contemplerons avec une plénitude extrême notre créateur, noyé dans un amour comme nous ne l’avons jamais connu…
Prions: Père céleste Tu as créé un jardin spécifique intemporel et infini où tu exprimeras complètement pour nous Ton amour sublime, nos âmes se rassasieront de cette adoration pour Toi, remplis de Ta grâce par Yeshoua. Merci de continuer à nous révéler l’immensité non mesurable de ce que tu as mis pour nous après la mort, passage de la vie charnelle au pays des délices spirituel et la plénitude parfaite. Que Ton nom, béni soit il, nous apporte le goût de t’adorer. Par le nom puissant de Yeshoua !
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