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  • Photo du rédacteurBenAmmi

La dîme, Teroumah, Tsédaka: de la légalité à l’illégalité.


Ô combien de discussions sans fin à ce sujet, à tord ou a raison. Aussi ayons la vision inspirée pour chercher à donner la juste solution. La dîme a une origine dans la Torah et est souvent utilisée pour expliquer son existence au sein des assemblées « chrétiennes » modernes avec parfois une certaine insistance.

La réponse se trouve pourtant dans les écritures.


Est-ce un impôt ou un don ? Sachons que la dîme est elle-même sujette à une dîme. La Teroumah ! Nous reviendrons aussi sur la Paracha Teroumah, cela nous éclairera.

Revenons où la dîme est, en premier lieu signalée : C’est Abraham le premier qui exerça la dîme. (Genèse 14,20) puis, et cela est à noter, Yakov, après sa lutte, érigera un autel avec des pierres qu’il « sanctifiera » avec l’huile :


Genèse 28 : 22. « ...et cette pierre que je viens d'ériger en monument deviendra la maison du Seigneur et tous les biens que tu m'accorderas, je veux t'en offrir la dîme. »

Dîme qu’il apportera selon sa demande dans sa prière de pouvoir retourner dans sa patrie et d’être protégé par Dieu.


Ce qu’il faut surtout noter c’est que Yakov propose lui-même de prendre une part des bénédictions et de prélever une partie pour la rendre. Yakov veut ici reconnaitre que toutes choses ne lui appartiennent pas, si ce n’est l’Eternel le seul possesseur, et que son acte est entièrement volontaire.


Continuons :

Lévitique 27 : 30. « Toute dîme de la terre, prélevée sur la semence du sol ou sur le fruit des arbres, appartient à l'Éternel: elle lui est consacrée. »


L’homme produit des richesses à partir de son travail, comme cela lui a été imposé par YHWH depuis Genèse 3 :19. (Tu mangeras le pain à la sueur de ton visage) et de ce travail il se doit de rétribuer Dieu par la dîme, par une offrande.


Ce qui est intéressant c’est que cette dîme prélevée sur le travail est à dissocier de l’offrande faites dans les holocaustes (sacrifices) l’une n’est qu’une rétribution obligatoire de ce que l’homme peut, grâce à Dieu, faire (Caïn), l’autre de ce que Dieu réclame par la vie de ce qui lui appartient déjà (Abel).


Israël s’organise et la dîme revenant à Dieu sera mise à disposition aux lévites car ceux-ci ne pouvaient avoir comme les autres tribus le patrimoine qui leur sera alloué.


Nombres 18 : 21 et 24. « Quant aux enfants de Lévi, je leur donne pour héritage toute dîme en Israël, en échange du service dont ils sont chargés, du service de la tente d'assignation … Car la dîme que les enfants d'Israël prélèveront pour le Seigneur, comme tribut, je la donne aux Lévites comme patrimoine; c'est pourquoi je leur déclare qu'ils n'auront point de patrimoine entre les enfants d'Israël. »


De cette dîme, pour bien montrer que tout revenu provient du bon vouloir de Dieu, une dîme sera prélevée sur la dîme reçue par les lévites. (Pour ne pas aller à l’enrichissement « facile » et participer comme les autres aux efforts financiers)


Nombres 18 : 26. « Parle aussi aux Lévites et dis-leur: Lorsque vous aurez reçu des enfants d'Israël la dîme que je vous donne de leur part, pour votre héritage, vous prélèverez là-dessus, comme impôt de l'Éternel, la dîme de la dîme. »


La Teroumah.


Le mot Teroumah signifie en hébreu : Offrande, Don mais aussi prélèvement. Ce caractère est déjà un point important car il est soumis à une volonté, une volonté expressément conseillée. Comme Yakov en avait parlé en construisant l’autel de pierres.


Teroumah, la Paracha du même nom (Exode 25 : 1 – 27 :19) malgré ce nom, nous explique, dans le plus gros, le détail de la construction du Tabernacle. Pourtant elle commence par :

Exode 25 : 1 – 2. « L'éternel parla à Moïse en ces termes: Invite les enfants d'Israël à me préparer une offrande de la part de quiconque y sera porté par son cœur, vous recevrez mon offrande »


C’est une invitation et non un ordre! Son caractère n’est pas obligatoire mais volontaire !

Alors pourquoi les évangélistes de la prospérité encouragent, en culpabilisant les paroissiens à faire croire à une obligation, en faisant, en sus, croire que la somme donnée sera multipliée en retour pour le donateur ? Reconnaissons que si un responsable d’assemblée est actif et sans patrimoine, la logique veut que cette même assemblée le prenne en charge, mais alors s’il y a un caractère officiel et obligatoire cela ne viendra que de l’assemblée elle-même qui « légifèrera » sur cette contribution financière. Il est bien précisé, dans Nombres, que c’est le Seigneur qui redonne la dîme reçue et qu’ils, les Lévites, n’auront point de patrimoine !

Nota. On entend des gens, (avares ?), l’excuse pour ne pas donner au culte : « mais moi je donne aux associations humanitaires, religieuses, missionnaires etc... » Une confusion avec..

la Tsédaka ?

La Tsédaka : mal traduite par charité, les juifs orthodoxes précisent, que rien n’est plus éloigné du concept original de Tsédaka que celui de charité qui signifie étymologiquement affection, recoupant donc un champ lexical sentimental.


Deutéronome 15 : 7 -11. « Que s'il y a chez toi un indigent, d'entre tes frères, dans l'une de tes villes, au pays que l'Éternel, ton Dieu, te destine, tu n'endurciras point ton cœur, ni ne fermeras ta main à ton frère nécessiteux. Ouvre-lui plutôt ta main! … et, sans pitié pour ton frère nécessiteux, de lui refuser ton secours: il se plaindrait de toi au Seigneur, et tu te rendrais coupable d'un péché, Non! Il faut lui donner, et lui donner sans que ton cœur le regrette; car, pour prix de cette conduite, l'Éternel, ton Dieu, te bénira dans ton labeur et dans toutes les entreprises de ta main. … je te fais cette recommandation: ouvre, ouvre ta main à ton frère, au pauvre, au nécessiteux qui sera dans ton pays! »


Ainsi, de manière très claire, la Tsédaka apparaît comme une ordonnance divine à laquelle il n’est pas possible de se dérober et non comme un acte de charité aléatoire qui dépend de la bonne volonté du donateur éventuel.


« Donne toute ta richesse aux pauvres et suis moi » avait dit, au jeune homme riche, Yeshoua.

Mathieu 25 : 34 à 40. « Alors le Roi dira à ceux qui sont à Sa droite, Venez vous qui êtes béni… En effet j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire, j’étais étranger et vous m’avez accueilli … Les justes lui répondront : Quand.. ? .. Et le roi leur répondra, Je vous le dit en vérité, toutes les fois que vous avez fait cela [Tsédaka] à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »

Une ordonnance s’exécute par obligation, une offrande par volonté.

Donc, nous avons séparé Teroumah de Tsédaka ; la mesure de la Tsédaka correspond selon le judaïsme à un dixième des revenus comme la dîme (Teroumah) de tous revenus adressée aux lévites, sans oublier qu’eux même sont sujets à la dîme des dîmes.


Ainsi pratiquer la Teroumah qui a été constituée pour nourrir les lévites dépourvus de revenus matériels professionnels autres que les services au temple a quelque part disparue, remplacée par les prières, les prêtres Lévites n’exerçant plus ; faute de temple.

Pour la dîme il faut aussi se remettre dans le contexte social des hébreux dans le désert : il n’y avait pas de taxes et impôts d’état mis à part le demi-sicle, qui pourtant reste une offrande, pour s’élever un rachat.


Exode 30 :13. «Ce tribut, présenté par tous ceux qui seront compris dans le dénombrement, sera d’un demi-sicle, selon le poids en cours dans le sanctuaire; … le demi-sicle sera l’offrande réservée au Seigneur»


Matthieu 22 :20-21. « Il leur demanda: De qui sont cette effigie et cette inscription? De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »


Il faut donc bien séparer ce qui est au Créateur et ce qui est à l’homme. (Relire mon article : du demi-sicle au denier de César)

La dîme, selon le judaïsme, c’est de mettre un dixième de ses revenus à disposition du Créateur et à son service… la dîme due au service des Cohen et lévites est remplacée depuis par la Tefila (prière).


Nous sommes donc en mesure de donner ce que l’on a reçu et produit pour en faire disposer l’autre, à chacun de percevoir le comment. Mais ceci étant un partage de ce que Dieu nous permet d’avoir.


Marc 12 : 43. « Alors Yeshoua, ayant appelé ses disciples, leur dit: Je vous le dis en vérité, cette pauvre veuve a donné plus qu'aucun de ceux qui ont mis dans le tronc »

Ce verset est très souvent utilisé comme encouragement à donner pour le service du culte, il est bien dit « une offrande portée par son cœur » donc libre à tous de mettre ce qu’il veut.

Les taxes à son temps (de Yeshoua) avaient, depuis la domination des gouvernements royaux avec le pouvoir colonial des romains, été mises en place. Les gens étaient sollicités durement, les percepteurs mal vus et cette femme donnait ce que son cœur, avant tout, lui dictait d’offrir sans avoir à le montrer car elle avait compris que le premier témoin de l’offrande est le vrai destinataire le Seigneur !

La dîme, la quête l’appelleront certains, mais plutôt l’offrande ; l’argent reçu donné par les « fidèles ou « paroissiens » a un but en se rappelant qu’elle est avant tout un acte volontaire qui n’a pas pour but de Glorifier Dieu (Où en est la prescription biblique ?)même si indirectement du fait d’alimenter des services d’évangélisation on peut penser que.. Avant tout elle fait fonctionner la machine. Le pasteur, le curé n’est pas le Lévite ou Cohen du Temple (tentative de remplacement ?).


Aussi l’argent alors recueilli pour le pasteur ou l’officiant si c’était le cas comme de la dîme des lévites, ne devrait en aucun cas constituer un patrimoine pour celui-ci ; [Quand on voit le train de vie de certains pasteurs…].


Rappelons nous que les ordonnances de Dieu sont justes et strictes et sans compromis. Les deux fils d’Aaron ont payé de leur vie tout comme Hophni et Phinéas. :


1 Samuel 2 : 12 – 14. « Or, les fils d'Héli étaient des hommes pervers qui ne s'inquiétaient pas du Seigneur. 13 Voici comme ces prêtres en usaient avec le peuple: chaque fois qu'un individu offrait un sacrifice, le serviteur du prêtre survenait pendant la cuisson de la viande, ayant en main la fourchette à trois dents, qu'il piquait dans la marmite, la chaudière, la casserole ou le pot; et tout ce qu'amenait la fourchette, le prêtre se l'appropriait. »

Verset 17 : « Le péché de ces jeunes gens était très grave aux yeux de l'Eternel, en ce qu'ils avilissaient le culte du Seigneur »

Verset 29 : « et maintenant vous foulez aux pieds mes sacrifices et mes offrandes, que j'avais ordonnés pour le sanctuaire ! Et tu honores tes fils plus que moi! Et vous vous engraissez du meilleur des offrandes d'Israël, des dons de mon peuple! »

Verset 34 : « Je t'en donne pour présage ce qui arrivera à tes deux fils, Hophni et Phinéas: tous deux mourront le même jour. »


Malachie 3 : 8. « L'homme peut-il frauder Dieu? Et cependant vous me fraudez; puis vous dites: "Sur quoi t'avons-nous fraudé?" Sur la dîme et sur les taxes de prélèvement. »


Ananias et Séphira surent que l’on ne trompe pas Le Rouah Hakodesh, ils moururent d’avoir voulu garder une part de leur offrande ; ce qui est donné est pour le Seigneur et pour tous les « bénéficiaires » version Yeshoua !


Actes 4 : 34-35. « Il n'y avait aucun nécessiteux parmi eux: tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu'ils avaient vendu et le déposaient aux pieds des apôtres; et l'on faisait des distributions à chacun en fonction de ses besoins »


Proverbes 10 : 2. « Les trésors de l'iniquité ne profitent pas, tandis que la vertu [Tsédaka] sauve de la mort »

Proverbes 10 : 16. « La récompense du juste, c'est la vie; le revenu du méchant c'est l'expiation. »


Conclusion :


La dîme, n’est plus la dîme ou ne peut être appelée comme telle dans les cultes des assemblées, seule une offrande peut être faite si elle est volontaire et non contrainte. Il s’agit d’un arrangement, d’une participation ou collaboration financière mais pas de la dîme de YHWH !


Par contre la charité ou l’aide et le soutien aux défavorisés est une ordonnance [Tsédaka] de YHWH, assister le besogneux, c’est assister par voie de conséquence Adonaï de parce que cet indigent est à l’image d’Elohim.


Quels rapprochements pouvons nous faire entre la Paracha Teroumah et le Mishkan (le temple) ; toute cette construction avec ce mot de départ ?


Parce que l’homme devient le Temple de YHWH, sa résidence sur terre et la construction est l’offrande de soi même à YHWH, toutes choses construites sont faites avec le cœur ; notre volonté d’être avec Lui. Notre prochain fait à l’image de, donc étant lui-même résidence, notre offrande envers les plus démunis contribue à chaque fois à l’élaboration du Tabernacle en nous.


La confusion a-t’elle disparue de votre compréhension de la dîme ? Remettez vous à votre cœur où siège le Seigneur. Avec ce petit rappel :


Mathieu 6 : 1-4. « Attention ! Quand vous faites ce que la loi de Dieu demande, ne le faites pas devant tout le monde pour que les gens vous regardent. Sinon, votre Père qui est dans les cieux ne vous donnera pas de récompense. « Donc, quand tu donnes de l’argent aux pauvres, ne cherche pas à te faire remarquer. Les gens faux agissent ainsi, dans les maisons de prière et dans les rues. Ils cherchent les compliments des autres. Je vous le dis, c’est la vérité : ils ont déjà leur récompense. Mais toi, quand tu donnes de l’argent aux pauvres avec ta main droite, ta main gauche ne doit pas le savoir. Ainsi, ce que tu donnes reste secret. Dieu, ton Père, voit ce que tu fais en secret et il te récompensera. »


Shavoua Tov à tous, Baroukh Adonaï.

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