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La face de Dieu

Photo du rédacteur: BenAmmiBenAmmi

Voir Dieu en personne, n’est-ce pas le rêve de tout « croyant » ? Pourtant il est dit dans Exode 33.20 « Il ajouta: "Tu ne saurais voir ma face; car nul homme ne peut me voir et vivre. » c’est clair !

On connait l’importance que l’on donne au visage qui est la face des êtres que nous côtoyons ou croisons, et qui nous donne en général toutes les indications pour savoir qui est notre vis-à-vis ! Avons-nous, tout de même, songé que la face de notre créateur n’a rien à ressembler graphiquement à un visage humain ? Jusqu’à preuve du contraire nous ne savons pas « dessiner » le visage de Dieu. Mais Dieu se présente face à face :

Exode 33 :11. « Or, l'Éternel s'entretenait avec Moïse face à face, comme un homme s'entretient avec un autre. »


Il est vrai que Dieu se manifesta visuellement, mais sans jamais montré Sa face, en buisson ardent pour Moïse et en colonne de nuée aux hébreux quand Moïse rentrait dans la tente…

Nous avons envie de voir cette face ! À quoi ressemble-t-elle ? David lui-même l’implore il est en pleine recherche de voir cette face :

Psaume 27 :8. « En ton nom mon cœur dit: "Recherchez ma face!" c’est ta face que je recherche, ô Seigneur !» et il continue par :

Psaume 27 :9. « Ne me cache point ta face; ne repousse pas ton serviteur avec colère: tu es mon soutien. Ne me délaisse ni ne m’abandonne, Dieu de mon salut. »


Ici la face n’est pas un élément physique, deux yeux, un nez, deux oreilles, mais bien une présence ressentie. Dieu n’a jamais dit qu’il n’est pas avec nous !


Exode 33 :22. « Alors je retirerai ma main et tu me verras par derrière; mais ma face ne peut être vue. »

On peut déjà commencer par soi-même (homme ou femme), en effet quand on lit « l’homme a été fait à l’image de Dieu » cette idée nous renvoie au visage de notre alter égo, tous genres confondus, comme représentation de Dieu. Mais ce n’est point le physique, puisque déjà nous avons, soit une femme, soit un homme, avec toute la mosaïque ethnologique ! Difficile alors de décrire la face de Dieu graphiquement. Notre relation à autrui va marquer notre perception de la face de Dieu.

Inutile de répéter ce qu’a dit Yeshoua au sujet du plus grand commandement qui impose d’adorer Dieu dans notre relation au prochain. Rappelons celui-ci :

Matthieu 19 :21. « Yeshoua lui dit: Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens, et suis-moi. » Il est donc primordial de donner à l’autre Tout ce que Dieu t’octroie en bénédiction. Le jeune homme s’en retourne triste car comme nous, il est confronté à : comment tout donner sans frein ? Il est bien précisé que cette condition permet l’ouverture du passage au royaume des cieux.

Notre obéissance aux commandements à adorer Dieu seul, à aimer son prochain et notre engagement à suivre le Mashiah, seraient alors un gage de « voir » la face de Dieu.


Il est clair que Dieu nous renvoie son image à travers le visage de ses créatures, reste à savoir ce qu’est une image ?

Le philosophe juif Emmanuel Levinas dit que Dieu se caractérise par sa sainteté, transcendance jusqu’à l’absence, Il est au-delà du monde. Faire du bien (Tov*) pour autrui est l’unique façon de voir, d’être en rapport avec Dieu.

*Rappel : TOV c’est « Bon », en hébreu, dans le sens de l’accomplissement, à chaque action d’amour envers notre prochain, nous accomplissons la Torah.

Nos agissements sont la trace laissée sur autrui de notre vision de Dieu, reflet de notre rapport à Lui. Lorsque Yeshoua nous demande, à l’image d’Israël, d’être la lumière à placer bien en vue, c’est que la Lumière est un des visages de Dieu.


Le Rav Menahem Brod (Loubavitch) dit : « Lorsque les Juifs vivent aujourd’hui une vie empreinte de foi, qu’ils ne se laissent pas abattre par l’obscurité de l’exil, mais au contraire restent attachés à la Torah et aux Mitsvot et repoussent les ténèbres spirituelles en diffusant la lumière de la sainteté, ils achèvent alors la mission que Dieu leur a confiée et préparent le monde entier au dévoilement divin, qui, comme le dit Isaïe, recouvrira le monde « comme l’eau recouvre le fond des océans », avec la venue du Mashiah »


La Hassidout (pensée hassidique juive) enseigne que notre « face » désigne la profondeur de notre âme divine, que nous entreprenons de mettre au jour afin que tout notre être soit « en phase » avec la « profondeur » de notre Créateur, avec la divinité qui transcende toute existence. C’est cela « rechercher la face de Dieu ».

Dieu habitant en nous, dans le plus profond de notre âme, celle-ci reflétera le visage divin. Nous permettrons, alors, à autrui, de voir le visage, la face de Dieu !

Exode 20 :3. « Tu ne te feras point d'idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. »

Nous ne pouvons à travers se verset nous contenter de dire qu’il ne s’agit que de statuettes et d’icônes voire la représentation des étoiles et des astres, plastiquement parlant. Il est question également de ne pas donner une image fausse de Dieu, un faux visage.

Deutéronome 4 :12. « Et l'Éternel vous parla du milieu de ces feux; vous entendiez le son des paroles, mais vous ne perceviez aucune image, rien qu'une voix. »

Deutéronome 4 :23. « Prenez garde d'oublier l'alliance que l'Éternel, votre Dieu, a contractée avec vous, de vous faire une idole, une image quelconque, que l'Éternel, ton Dieu, t'a défendue. »


Rendre par un comportement inadéquat et désobéissant, sans amour, mais proclamant que nous sommes disciples de Dieu, sur notre prochain, équivaut à tailler une image défendue.

Dieu est donc incorporel ? En fait, on confond trop souvent deux problématiques qui sont distinctes, celle de la nature de Dieu, visible (par ce que nous émettons de Lui) ou invisible et celle de la représentation plastique de Dieu, permise ou interdite. Il est certes possible d’articuler les deux : s’il est interdit de représenter Dieu, c’est parce qu’il est invisible. Mais on peut aussi penser que Dieu ne peut être représenté parce qu’il a un corps, qui n’est semblable à aucun des corps existants dans notre monde. Dans le cadre du judaïsme, trois questions doivent être posées : 1) Dieu a-t-il un corps ? 2) En admettant que la réponse à la première question soit positive, ce corps peut-il être vu ? Il faut comprendre le verbe « pouvoir » dans ses deux acceptions : « pouvoir » au sens d’être capable de faire quelque chose et « pouvoir » au sens d’avoir le droit de faire quelque chose. La vision de Dieu peut être possible techniquement, sans être pour autant autorisée. Elle peut aussi être possible tout en comportant des dangers ; 3) Le corps de Dieu peut-il être représenté ? Le judaïsme ancien (biblique et rabbinique) a répondu ainsi à ces trois questions :

1) Dieu a un corps ;

2) Ce corps peut être vu mais pas par n’importe qui et dans n’importe quelles circonstances ; 3) Il est interdit de représenter Dieu de manière plastique, sauf si la représentation est indirecte (sous la forme des chérubins de l’arche). Il est en revanche permis de le représenter dans un support verbal, oral ou écrit : Voir Mishna ‘im perush Rabbenu Moshe ben Maymon. Maqor we-targum, éd. Yosef Kafih, t. IV, Seder Nez

Le Rambam offre une autre approche, en effet, la démonstration par Maïmonide de l’incorporéité divine n’est guère en harmonie avec le judaïsme rabbinique ancien qui, sur la question du corps divin, a plutôt trouvé son héritier dans la tradition kabbalistique. Mais, troisième principe de foi de Maïmonide, intégré comme tel dans le judaïsme ultérieur, l’incorporéité divine a frayé son chemin, y compris chez les kabbalistes. Donc nous rejetons de voir Dieu avec une tête, 1 tronc et 4 membres… D’autant que bien qu’appelé Père aucun genre ne peut lui être physiquement attribué.


Tout ceci pour éliminer la recherche d’une représentation ressemblant à un personnage au visage caractéristique et proche de l’humain (le vieil homme façon père noël) une vision anthropomorphique. Si dans plusieurs versets on attribue des détails de corporalité anthropomorphe c’est bien pour nous faire comprendre, à notre échelle, une représentation de ce que Dieu est. Quand Il voit, entends, parle et saisit… ne désignent pas qu’il a de réels yeux, oreilles, bouche et mains.


Rambam dit dans « Le livre de la connaissance » : Le Saint béni soit-Il n’a pas de corps, ni de forme, est exprimée dans la Torah et les prophètes, comme il est dit : « que l’Eternel est D.ieu, dans les Cieux en haut et ici-bas sur Terre » ; or, un corps ne peut se trouver en deux endroits en même temps. Et il est dit : « car vous n’avez vu aucune image », et il est dit : « À qui m’assimileriez-vous, à qui ressemblerai-Je ? » ; or, s’il avait un corps, il ressemblerait aux autres corps.

Revenons à notre notion de visage de Dieu perceptible dans autrui, qui ne reflète que ce que nous lui envoyons et percevons.

Jacques 1 :23-25 « Car, si quelqu'un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s'être regardé, s'en va, et oublie aussitôt quel il était. Mais celui qui aura plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui aura persévéré, n'étant pas un auditeur oublieux, mais se mettant à l'œuvre, celui-là sera heureux [en accord avec Dieu] dans son activité. »

Ainsi on revient toujours à ce visage de Dieu transporté par nous, notre face reflète bien le « à l’image de Dieu » !


Dieu est un tout, aussi quand dans 1 Corinthiens 13 Paul dit que sans l’amour je ne suis rien, il explicite bien que mes agissements, dépourvus d’amour (de ce que j'envoie comme image), ne peuvent donner le visage de Dieu à autrui, la perception de Son visage, de Sa face, et cela quel que soient les expressions de ma figure.

Maintenant vous savez où et comment voir la face de Dieu !


Ainsi à la demande de Philippe, Yeshoua explique bien où et comment voir le visage de Dieu :

Jean 14 :9-10. « Yeshoua lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres. »

Colossiens1 :15 : « Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute la création. »

Conclusion : si nous cherchons à voir cette face de Dieu recherchons là dans nos agissements de disciples de Yeshoua, affichons là sur notre amour, par Lui, à autrui, alors l’image, la face du Dieu vivant se reflètera. Je termine par ce commandement : « tu ne tueras point » pouvant dire aussi tu ne commettras point de péché ou, tu ne devras pas refléter une image fausse de Dieu, amenant à la mort (salaire du péché). N’oublions pas que « tuer » c’est éliminer Dieu de sa route :

Genèse 9 :6. « Celui qui verse le sang de l’homme, par l’homme son sang sera versé ; car l’homme a été fait à l’image de Dieu. »


Victor Hugo a écrit : « Aimer une autre personne, est voir le visage de Dieu. » il a tout dit.


Pourim approchant au moment où j'écris, je vous laisse donc ce verset d'Esther 9:22

"c'est-à-dire les jours où les juifs avaient obtenu rémission de leurs ennemis, et le mois où leur tristesse s'était changée en joie et leur deuil en fête à en faire des jours de festin et de réjouissances et une occasion d'envoyer des présents l'un à l'autre et des dons aux pauvres."


Éternel Père céleste, Ta dimension infinie, Ta suprême sainteté ne nous permet pas d’illustrer Ta face et la réduire à une image de dimension humaine. Mais dans Ton immense et absolu amour, sans détour ni changement, Tu fais place en nous pour que nous agissions, avec le même amour enseigné par tes écritures, envers autrui, que Tu aimes de la même façon que nous, pour que nous puissions Te voir et Te connaitre dans Ton vrai visage, Ta véritable face. Merci de cette immense grâce, par le nom puissant de Yeshoua !

 
 
 

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