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La repentance, Techouva, תשובה : la réponse, le retour en soi…

Photo du rédacteur: BenAmmiBenAmmi

Lorsque l’on ne sait pas grand-chose du judaïsme, ce qui fut et qui est, encore, mon cas, il y a des rituels, que l’on ne connait ni ne comprends, mais qui nous démontrent bien nos racines dans les doctrines et surtout définissent nos attitudes.


Faire Techouva est une démarche pour engager un processus dit de repentance en vue d’être pardonné de ses péchés. Retenons « démarche » qui est un acte volontaire. La personne devient Un baal techouva ( בעל תשובה, baʿal teshouva « celui qui revient, à la "voie droite"). [Jean 14 :6. « Je suis le chemin, la vérité, la vie … »]


Dans cette première partie, regardons comment procèdent les juifs rabbiniques actuels, nous y confirmons ce volontariat « engagé », sans faire de pléonasme, dans le processus de « repentance ».

La Téchouva [le repentir] consiste à franchir 3 étapes :


1) Exprimer verbalement ses fautes [dans sa prière, face à Hachem et à personne d'autre; sauf pour poser une question à un Rav].

2) Abandonner les mauvaises attitudes [cela comprend un certain procédé].

3) Regretter ses fautes.

Dites "Stop" au passé, ne le regardez plus et concentrez-vous davantage sur vos victoires.


Précisons qu’il faut aller, avant tout, demander pardon à un prochain à qui nous aurions commis un mal.

Etalons nous : Que dit le Rambam ?


Le repentir complet : « Même s’il commet des transgressions toute sa vie durant, et se repent le jour de sa mort, mourant [ainsi] au cours de son repentir, toutes ses fautes lui sont pardonnées, comme il est dit : « avant que s’obscurcissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles, et que les nuages remontent aussitôt après la pluie », ceci est le jour de la mort ; on peut en conclure que s’il se souvient de son Créateur et se repent avant de mourir, il lui est pardonné. »


Ezéchiel 18 :23. « Est-ce que je souhaite la mort du méchant, dit le Seigneur YHWH, ne préféré-je pas qu'il revienne de sa conduite et qu'il vive? »

Actes 17 : 30 « YHWH, sans tenir compte des temps d’ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu’ils aient à se repentir, parce qu’il a fixé un jour où il jugera le monde selon sa justice… . » le terme repentance est traduit du grec Metanoeo dans les écrits de l’alliance renouvelée, avec la racine Meta : (avec, après, envers) + noeo (percevoir avec l’esprit, comprendre, réfléchir)... On comprend mieux alors l’accompagnement à la transformation engendrée par ce processus de retour vers soi.


Qu’est-ce que le repentir ? C’est [pour le pécheur] abandonner sa faute, en libérer sa pensée, et se résoudre à ne jamais récidiver, comme il est dit : « Que le pervers abandonne sa voie, etc. ». De même, il doit regretter le passé, comme il est dit : « Après m’être retourné, j’ai regretté ».

Genèse 19 :26. « La femme de Loth, ayant regardé en arrière, devint une statue de sel. »

Le repentir se dit en grec : metamellomai (STRONG 3338) et se réfère à un changement émotionnel, à un changement de choix, fait référence à des détails, à la vie entière, et ne signifie rien d'autre que du regret, même accompagné de remords, un retournement de l'objectif moral [rappel : le péché est, littéralement, le manquement de la cible].


Qui se confesse verbalement, mais ne se résout pas à abandonner [la faute] ressemble à une personne qui s’immerge [dans un bain rituel pour se purifier d’une impureté] en tenant le cadavre [d’un des huit] rampants [mentionnés dans la Thora] dans la main,


Parmi les chemins du repentir : que le repenti ne cesse d’implorer D.ieu dans les pleurs et les supplications, qu’il dispense la charité selon ses moyens, prenne ses distances de l’objet de la faute, change son nom, comme pour dire : « Je suis quelqu’un d’autre, je ne suis pas l’homme qui a fait ces actions », amende sa conduite vers le bien et le droit chemin, et s’exile de son endroit. L’exil fait expiation des fautes, car il éveille [en l’homme] la soumission, et la modestie et l’humilité.

Marc 9 :47. « Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le; mieux vaut pour toi entrer dans le royaume de Dieu n'ayant qu'un œil, que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne »


Il est très louable pour le repenti de se confesser publiquement et de faire connaître sa faute. Il révélera ainsi les fautes qu’il a commises envers autrui, aux autres, et leur dira : « Certes, j’ai fauté envers untel, et lui ai fait ceci. Aujourd’hui, je me repens et regrette [mes agissements] »

Bien que le repentir et l’imploration soient toujours positifs, durant les dix jours entre Roch Hachana et le jour de Kippour, cela est d’autant plus favorable, et accepté immédiatement, comme il est dit : « recherchez D.ieu quand Il est accessible »


Exode 15 :13. « Tu guides, par ta grâce, ce peuple que tu viens d'affranchir; tu le diriges, par ta puissance, vers ta sainte demeure » [On voit le Mashiah !] [On verra, plus loin, la Sainte demeure…]

Psaume 132 :14. « Ce sera là mon lieu de repos à jamais, là je demeurerai, car je l’ai voulu. »


Le jour de Kippour est le temps du repentir pour tous, pour un particulier comme pour la communauté ; c’est l’achèvement du pardon pour le peuple juif. C’est pourquoi, il incombe à tout un chacun de se repentir et de se confesser le jour de Kippour. La mitsva de la confession le jour de Kippour veut que l’on commence [à se confesser] la veille avant le repas [de séparation qui précède le jeûne], de crainte que l’on s’étouffe pendant le repas avant de se confesser.


Psaume 51 :5. « Car je reconnais mes fautes, et mon péché est sans cesse sous mes regards. » la confession est un acte volontaire de déclarer que l’on a désobéi.


Le repentir et le jour de Kippour ne font expiation que sur les fautes entre l’homme et D.ieu, par exemple, une personne qui a mangé [un aliment] interdit, a eu des rapports interdits, ou ce qui est semblable. En revanche, les fautes entre un homme et son prochain – comme celui qui blesse autrui, le maudit, le vole, ou [commet un acte] semblable – ne sont pas expiées jusqu’à ce qu’il paie à son prochain ce qu’il lui doit et l’apaise.


Matthieu 5 : 23-24. « Si donc, au moment de présenter ton offrande devant l'autel, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; puis tu reviendras présenter ton offrande. »

S’il n’est pas apaisé, il recommence une seconde, puis une troisième fois. S’il n’agrée pas, il abandonne, et celui qui n’a pas pardonné est le pécheur.

Mathieu 18 : 21-22. « Alors Pierre s'approcha de lui, et dit : Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi ? Sera-ce jusqu'à sept fois ? Yeshoua lui dit : Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante dix fois sept fois. »

Il est défendu d’être cruel et de ne pas s’apaiser. Plutôt, on doit être facilement apaisé et difficilement irrité. Lorsque le pécheur demande pardon, on doit lui pardonner d’un cœur entier, de bonne volonté. Même s’il a fait beaucoup de mal et est coupable de graves fautes, on ne doit pas se venger, ni nourrir de rancune. Telle est la conduite de la postérité d’Israël, et leur cœur droit.

Matthieu 5 : 39. « … Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l'autre »

Mais approfondissons ce retour, vers ? Revenons sur le fait que Techouva a été mal traduit par repentance !

"Repentance" se dit en hébreu "'haratah" et non Techouva. "'Haratah" implique le remord, le sentiment de culpabilité pour le passé, tandis que "Techouva", du verbe "chouv", renvoie avant tout à l'idée de retour. Ce retour a une grande importance : Un maître du Talmud, Abahou, enseigne que « là où se tient l'homme qui a fait Techouva, même les justes parfaits ne sauraient tenir » (Talmud de Babylone, Béréchit Rabba, 34b). [Celui qui se repentit pour ses fautes est plus méritant que celui qui n'en commet aucune]. Preuve que notre Père céleste aime l’humilité.


Dans le judaïsme Techouva est marqué par ce retour avec une volonté absolue. TECHOUVA existe et se trouve accessible à n’importe quel moment et de n’importe quelle façon. Il suffit d’exprimer sa volonté de faire machine arrière et de ne plus vouloir recommencer.

Retour vers quoi? התשוב . En hébreu dans le judaïsme c’est le retour vers soi ! Notre conscience, notre intérieur. Va vers toi même, a reçu comme ordre Abraham. C’est un voyage, quasi initiatique, pour celui qui est sans connaissance afin d’atteindre, celle-ci [la connaissance donc la vérité] et, de revenir à, l’état Adamique premier, dans Eden, avant la chute. [Eden : paradis, Pardes, nous verrons dans un tout prochain article de quoi il s’agit, article que vous pourrez lier avec celui ci].


(Les juifs rabbiniques stipulent que c’est notre âme, expression interne de nous même qui nous dirige, et nous défini, elle se divise en 5 états, du plus bas des degrés au plus élevé. Voici les noms de l’âme : 1- NEFESH נפש 2- ROUAH רוח 3- NESHAMA נשמה 4- HAYA חיה 5- YEHIDA יחידה. Tous sont reliés aux 248 organes du corps et aux 365 tendons, le total constitue 613 soit le nombre de mitsvot ! Le plus étonnant c’est qu’ils parlent d’élévation de l’âme par réincarnation, retenons ce que signifie ceci : se réincarner c’est revenir à soi, la métempsychose, le retour à la chair, au corps)

Luc 15 :18. « Je me lèverai, j'irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi »


Si l’on retourne, c’est que l’on a eu un point de départ et que nous allons à nouveau à ce point de départ, ainsi lorsque Nicodème, du temple, demande à Yeshoua comment avoir le salut, la réponse est claire : « il faut naître de nouveau », l’expression « naître de nouveau » est en grec, « naître d’en haut ! » Nous nous rappelons qu’il y a bien eu une séparation dans Genèse des eaux d’en haut et d’en bas. Cette séparation a bien été marquée et si nous étions en haut nous nous sommes retrouvés en bas car nous avons chuté. D’Adam, jouissant de la relation divine avec YHWH, nous nous retrouvons en homme désobéissant, à terre, sans ce privilège relationnel.

Tout cela, Techouva, est une conversion et être converti c’est retourner, revirer vers la bonne direction. Cela se défini dans le grec (des évangiles) par le mot Epistrepho (STRONG 1994) qui se traduit par : Se tourner vers [Vers l'adoration du vrai Dieu]. Retourner, revenir, ramener à l'amour et l'obéissance de Dieu, à l'amour de la sagesse et de la justice. Se tourner sur soi-même, Retourner, revenir.


Nous pouvons récupérer cette communion en naissant de nouveau, en nous retrouvant, allant vers nous même. Leikh leikha : Va vers toi ! לֶךְ־לְךָ

La réponse (Techouva), le retour vers soi est possible, il ne s’agit pas d’une technique de méditation, mais bien d’un examen de conscience, suivi d’un rejet, volontaire, de ne plus dévier de la cible que nous a donnée la Torah, sur la conduite de notre vie. De revenir là où Hachem habite, en nous, en acceptant que nos « erreurs » aient été pardonnées par le sacrifice de Yeshoua.


Dans Cantique des cantiques 2 : 10 et 13, si nous traduisons correctement l’hébreu il est bien mentionné non pas : « viens t’en ! », difficile à comprendre d’ailleurs, mais : « va vers toi ! » le bien aimé, et nous le verrons dans un prochain article, symbolise bien l’époux, Yeshoua. C’est la parole de Yeshoua qui nous indique le chemin du retour, à l’intérieur de nous même, sanctuaire permanent de notre Créateur.


Revenir à soi c’est « rentrer à la maison », reprendre sa place en Eden, avec la relation que nous avions perdue avec notre Créateur.


Ezéchiel 33 :11. « Dis leur: Par ma vie, dit le Seigneur Dieu, je ne souhaite pas que le méchant meure, mais qu'il renonce à sa voie et qu'il vive! Revenez, revenez de vos voies mauvaises, et pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël? »

Ezéchiel 33 : 15-16. « … si le méchant restitue le gage, fait réparation pour ses rapines, suit les règles de vie, sans plus commettre de mal, il vivra à coup sûr et ne mourra point. Tous les péchés dont il s'est rendu coupable cesseront de lui être comptés: il a pratiqué le droit et la vertu, sa vie est assurée.»


Concluons donc que Techouva, n’est pas la repentance tant proclamée pour nous conduire à notre Père céleste, mais bien le « revenir » à la source d’en haut, à notre premier état d’être bien aimé par le Créateur Elohim, qui ne cessera jamais de nous habiter et que nous cherchons, inutilement, en dehors du lieu où il réside : en nous !

Rappel : Quand Jean l’immergeur (Baptiste) déclare aux juifs pharisiens qu’il leur reproche le chemin qu’ils parcourent, extérieur à ce que doit être Techouva : «Repentez vous ! [MANONEO]», il faut bien le voir, comme le grec des écritures le défini : «Changer son esprit pour mieux, s'amender de bon cœur avec une aversion extrême pour ses péchés passés » Il ne s’agit pas de déchirer ses vêtements et de se saupoudrer de cendres et silice mais bien de revenir, de ne pas suivre un chemin [religieux] extérieur à la voie qui mène au royaume de YHWH mais, d’aller à soi dans notre véritable identité :


Genèse 1 :27 : « Elohim créa l'homme à son image; c'est à l'image d’Elohim qu'il le créa… »

Jean vivait seul dans le désert, mais de quel désert s’agissait-il ? Du désert de corruption, et si Yeshoua a dit de lui qu’il n’y avait pas plus grand que l’immergeur, c’est parce que Jean cherchait cette présence de YHWH intérieure à son être, mais il nous décrit sa façon extérieure, nous pouvons être au-dessus de cet homme (Matthieu 11 :11 ; Luc 7 :28…) dans le Royaume.


Daniel 4 : 18…24. « L’arbre dont le feuillage était beau et les fruits abondantsc'est toi-même,… Et si le roi a vu un ange, un saint descendre du ciel et s'écrier: Coupez l'arbre et détruisez-le; seulement laissez subsister dans le sol la souche de ses racines… qu'il partage le sort des bêtes des champs, jusqu'à ce que sept époques [Sept millénaires + Shabbat ? Yovel, Jubilée ?] aient passé sur lui… , jusqu'à ce que tu reconnaisses que le Très-Haut domine sur la royauté des hommes et qu'il la donne à qui il veut… Et si l'on a dit de laisser subsister la souche des racines de l'arbre, c'est que ta royauté te sera tenue en réserve pour le moment où tu auras reconnu que le ciel est souverain maître. C'est pourquoi, ô roi, puisse mon conseil t'agréer: Rachète tes péchés par la charité et tes iniquités par la pitié envers les pauvres, si tu veux que ta prospérité se prolonge. »


Techouva, Manoneo, revenir, c’est donc reconnaître que pour être dans le royaume il ne faut pas chercher loin, ce n’est pas une question ou réponse temporelle mais une indication de lieu ! : Marc 1 : 15. « Il (Yeshoua) disait : Le temps est accompli, et le royaume de YHWH est proche. [En vous !] Repentez-vous (Manoneo), et croyez à la bonne nouvelle. »

Jean 1 :14. « Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous »

Jean 14 : 10. « Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? … »

1 Jean 5 :20. « … il nous a donné l'intelligence pour connaître le Véritable; et nous sommes dans le Véritable, en son Fils Yeshoua Ha Mashiah »


Adonaï Elohim, Tu sièges en nous car dans Ton absolu amour pour nos âmes, Tu ne veux qu’une chose : que nous revenions à la source que nous avions abandonnée, par notre désobéissance, créant notre chute. Mais Tu nous as donné le moyen du retour, d’aller vers nous même comme Tu l’as ordonné à Abraham, par un chemin unique, tracé par le sacrifice de Celui qui pris sur lui tous les obstacles sur ce revenir à soi : Ton fils Yeshoua.


Amen.



 
 
 

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