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Le notre Père ou les clés de la prière. (Tefila)

Photo du rédacteur: BenAmmiBenAmmi

Depuis la destruction du dernier temple à Jérusalem, les sacrifices d’animaux ne sont plus, en effet, à l‘inverse d’un sacrifice animalier exécuté par les musulmans, pour fêter l’Aïd-El-Kébir, pouvant se dérouler un peu n’importe où, pour les juifs, il est nécessaire de le présenter devant l’Eternel, selon les protocoles établis et devant Lui, devant son habitation terrestre, le Mishkan, le Temple. Le Temple, l’arche, n’étant plus, ce sont les prières qui ont « remplacées » ces actes. En particulier la récitation obligatoire des trois prières (Tefilot), dont certaines sont rajoutées, aux quotidiennes, lors de fêtes. Les Tefilot ont été instituées par les Sages de la Grande Assemblée (Anshé Knesset Aguedola) entre – 410 et – 310, c'est à dire entre les deux Temples.


Cette évolution est notable, mais non impertinente car les sacrifices animaliers n’étaient pas non plus l’ultime méthode. Il suffit de relire :

Esaïe 1 :11-15. « Que m'importe la multitude de vos sacrifices?... Je suis saturé de vos holocaustes… Vous qui venez vous présenter devant moi… Cessez d'y apporter l'oblation hypocrite… Quand vous étendez les mains, je détourne de vous mes regards; dussiez-vous accumuler les prières, j'y resterais sourd: vos mains sont pleines de sang. 16 Lavez-vous, purifiez-vous, écartez de mes yeux l'iniquité de vos actes, cessez de mal faire… »


Osée 14 : 3 « Armez-vous de paroles [suppliantes] et revenez au Seigneur! Dites-lui: Fais grâce entière à la faute, agrée la réparation nous voulons remplacer les taureaux par cette promesse de nos lèvres. »

Que disent donc les Tefilot ? Il y a celle de chaharit le matin, celle de minha l’après midi et celle arvit pour le soir. Complexes, rituelles et organisées, nous retiendrons les éléments qui me semblent les plus importantes et révélatrices de ces prières.

La prière juive se nomme globalement Tefila de sa racine palal qui veut dire s’évaluer, se juger (léitpallal). Cela nous indique que la prière est autant pour l’homme que pour D.ieu.

Selon Ribbi Yo’hanane (Dévarim Rabba 2,1), la prière est appelée par 10 noms différents qui ont chacun une caractéristique particulière (âssara léchonote niqréte téfila) :

· chaveâ (Exode, 2, 23) qui comporte la supplication,

· tséâqa (Exode, 2, 23) qui comporte le cri,

· néâqa (Exode, 2, 24) qui comporte le soupir et le gémissement,

· rinna (Jérémie 7, 16) qui comporte la supplication bruyante,

· péguiâ (7, 16) qui comporte l’attitude de cogner, porter atteinte,

· bitsour (Psaume 18, 7) qui comporte l’angoisse qui étrangle,

· qeria (Psaume 18, 7) qui comporte l’appel,

· nippoul (Deutéronome 9, 18) qui comporte la chute de prosternation suppliante,

· palloul (Psaume 106, 30) qui comporte l’action de faire justice,

· ta’hanounim (Deutéronome 3, 23) qui comporte l’imploration. Moshé n’a utilisé que ce mode.

« Hachem Melekh » : « Dieu Roi », démarre la prière qui culmine avec (nous ne nous intéresserons pas de savoir à laquelle ces points sont récités) : Chéma Israël Hachem Elohénou Hachem Ekhad ; Baroukh Chem Kévod Malkhouto Léolam Vaède tiré de Deutéronome 4 :4.

Ecoute Israël, l'Eternel est notre D'ieu, l'Eternel est un. Béni soit à jamais le nom de son règne glorieux.

La Amida, le hallel ainsi que les prières de louanges juives comportent des bénédictions, le Nom de l’Eternel est béni sous forme de constat: « Le Saint nom béni soit Il… »

Pourquoi cet effleurement des définitions de la prière du judaïsme ? Pour mieux comprendre l’essence de ce que Yeshoua Ha Mashiah nous enseigne. Et nous le retrouvons sur la prière la plus connue de tous les suiveurs du messie, que nous étudions ici, des chrétiens de toutes doctrines. Courte, elle nous est donné par Celui qui est le chemin qui nous fait parvenir à Qui elle est adressée.


Avant, nous regarderons, ici, quelques éléments du Kaddish, cette prière (connue du judaïsme actuel) n’est pas que récitée lors d’un enterrement, il existe des formes spécifiques du kaddish, regardons le kaddish en général :

Magnifié et sanctifié soit le grand nom

Dans le monde qu’Il a créé selon Sa volonté

Et puisse-t-Il établir son royaume

Puisse Son salut fleurir et qu’il rapproche son Oint [Allusion claire du Salut par son Mashiah]

De votre vivant et de vos jours

… Qu’il y est une grande paix venant du Ciel [soumission à notre Père]

Ainsi qu’une bonne vie [Enseignement, étude mise en pratique de la Parole]

De la satiété, le salut, le réconfort la sauvegarde [de la nourriture et de la grâce]

Et la guérison, la rédemption, le pardon et l’expiation [nous pardonnons et sommes pardonnés]

Et le soulagement et la délivrance [Nous sommes soulagés de la tentation et éloigné du mal]

[Avec un petit clin d’œil à la venue du Mashiah] :

Celui qui établit la paix dans ses hauteurs

L’établisse dans sa miséricorde parmi nous

Et sur tout son peuple

Amen !Ainsi soit-il », dit pour la fin d’une proclamation, mais signifie aussi : « en vérité, en vérité » pour le début d’une proclamation, expression très souvent utilisée par Yeshoua]


Reprenons le contexte où la prière se trouve dans Matthieu, nous y verrons les rapprochements avec le Kaddish :

Je vais prendre la traduction du livre de l’évangile de Matthieu Le milieu d'origine dans lequel ce texte a été produit est juif ; il « prône l'application intégrale de la Torah, à la suite du maître Yeshoua qui n'est pas venu l'abolir mais l'accomplir ». L'auteur se considère comme un Juif détenteur de la véritable interprétation de la Torah, fidèle à la volonté divine révélée par Yeshoua qu'il déclare être le Messie et le Fils de Dieu.


Matthieu 6, versets :

5. « Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, pour être vus des hommes. Je vous le dis en vérité, ils reçoivent leur récompense »

[Je relève ceci dans Torah-box : « nous nous imaginons que les Tsadikim [grands sages], par le biais de leurs prières, sont proches de D.ieu et que les impies en sont fort éloignés. Il nous est dévoilé ici que l’éloignement ou la proximité ne dépend pas de la grandeur de la personne qui prie, mais de sa sincérité. D.ieu pourrait même être proche d’un impie si celui-ci « l’appelle avec sincérité ». « Appeler avec sincérité », c’est savoir dans quelle situation on se trouve et de là, se tourner vers D.ieu. » Ce qui me renvoie à :


1 Samuel 1 :13. « Hanna parlait en elle-même; on voyait seulement remuer ses lèvres, mais on n'entendait pas sa voix »


Luc 18 :11 et 13. « Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain;… Le publicain, se tenant à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant: O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur. »]


6. « Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. » Quelle est cette chambre que désigne-t’elle ? Non pas seulement une pièce à l’écart, de notre appartement ou maison, mais plus encore : notre chambre intérieure, le plus profond de nous même où rien ne transpirera de la relation que nous aurons à ce moment. Dans ce Lekh Lekha (Vas vers toi-même) dans l’habitation où réside notre Roi, c’est là que tu seras le plus visible par Lui. Imite Hanna !


7 et 8. « En priant, ne multipliez pas de vaines paroles, comme les païens, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. Ne leur ressemblez pas; car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez. » Tout est expliqué ici mais malheureusement pas compris par une multitude de « fidèles » qui pour des raisons sans équivoque, de manque de confiance en soi et, de leur problématique, addictive, du regard extérieur, font des fleuves de répétitions de phrases, ponctuées par des discontinus « seigneur », après chaque phrase courte et, au milieu, si elles sont longues. Pour d’autres en manque d’imagination, les ponctuations de « seigneur » ne permettant pas de trouver une suite, se mettrons à se livrer au charabia, cela pouvant passer par un « parler en langue » bien arrangeant ! [Il ne s’agit pas pour moi de décrier, mais simplement de signaler, à ceux qui le feraient, qu’ils ouvrent plus amplement leur cœur à notre Créateur]


9. « Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es aux cieux! Que ton nom soit sanctifié » [rappel du Kaddish] Il est impératif de sanctifier ce qui est saint, remettant, reconnaissant la distance réelle entre Lui et le profane. C’est un appel à Lui, le Père. Yeshoua nous en donne le devoir pour la prière.


10. « que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Nous demandons effectivement au Roi des rois de s’établir dans Sa gouvernance en nous, que ce soit terrestrement et spirituellement, ce qui est l’application des commandements qui nous donne la méthode de vie d’en haut et d’en bas, reconnaissance et droit du Père, par l’adoration et la pratique à avoir envers le prochain.


11. « Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien » [Outre le besoin matériel et vital nécessaire, il y a aussi la possibilité de lire et de se nourrir de la Parole, et nous percevons bien, l’humilité doit être là, qu’il s’agit bien, également, d’une volonté du Père]


12. « pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » [Ce verset suit le fait d’être nourri, spirituellement de la torah, des commandements, de l’enseignement et de la pratique de la Parole. Dans notre humilité, nous reconnaissons nos fautes, faisons ‘’repentance’’ mais avec effectivement l’application du commandement d’aimer notre prochain comme nous même, fait à l’image de Dieu. Cette procédure est automatiquement réciproque lorsque, déjà, nous la produisons.


13. « ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c'est à toi qu'appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire. Amen! »

[Se faire induire dans la tentation ? On aurait pu écrire « ne nous laisse pas seul, avec notre chair », si nécessiteuse de désobéissance. Si nous accomplissons ce qui précède ce verset, par l’adoration du Père, l’obéissance à ses lois, nous ne serons pas induits (amener à), ce qui n’a rien à voir avec une mauvaise pensée, brusque, venant nous titiller, mais, il s’agit plutôt de l’effet inhibiteur que nous aurons en présence de la tentation dans la poursuite de ce qu’elle demande. Ce qui nous délivrera car vêtu de la Foi, du sang de Yeshoua à être totalement libre. Et définissant, ainsi, le résultat du sacrifice de notre Sauveur, d’être sous la totalité de l’emprise de Dieu dans le règne, la puissance et la gloire éternelle. La Sainteté Lui appartenant.]


En cherchant bien, nous trouvons un grand parallèle entre les 10 commandements et le Notre Père.


C’est bien la qualité de notre prière qui nous fera entendre du Père. Elle est soumise à des conditions si simples, pour ne pas dire si naturelles ! Alors pourquoi ne pas y prêter attention et vouloir encore se conduire sous le regard de ceux à qui nous voulons plaire ?

Comme dit dans un ouvrage ‘Alé Chour (Torah.box) : Nous faisons partie des dernières générations avant la Délivrance. L’impureté, l’insensibilité grandissante et la perception réduite de l’existence d’Hachem, YHWH, sont partout autour de nous. Si seulement nous connaissions notre situation réelle et arrêtions de nous leurrer, nous nous dresserions en prières devant D.ieu, serions proches de Lui et retrouverions cette intimité des générations antérieures. Sa grandeur infinie, c’est précisément cela : être le D.ieu de vérité. »

Dans ce même ouvrage ‘Alé Chour, il est écrit : « Il ne fait aucun doute que si nous étions dotés d’une foi infaillible et servions Hachem dans notre vie, notre prière serait toujours acceptée et son mérite amènerait la guérison et la bénédiction sur le monde. »

Qu’attendons-nous ? Marchons dans ses voies afin de faire réussir nos prières, en les faisant selon qu’il est indiqué par son Mashiah Yeshoua Ben David : Louons, sanctifions le Père, humilions nous en ayant pris soin d’avoir préparé notre âme par un retour aux commandements, que nous nous efforcerons de pratiquer, remercions en rendant grâce, ne nous perdons pas à vouloir en faire une œuvre charnelle remarquable, Le Père connaissant déjà nos besoins les plus profonds car nous l’avons invité dans le secret, habitant les lieux (relire Matthieu 6).


Post scriptum : Dans le dictionnaire encyclopédique du Judaïsme, dans l’exposé sur les sacrifices et les offrandes, il y a cette distinction commune aux trois écoles : « dans le guide des égarés, Maïmonide (1135-1204) considère les sacrifices comme un moyen de détacher le peuple d’Israël des pratiques idolâtres, en offrant ceux-ci à Dieu plutôt qu’aux idoles. »


Remettons au goût du jour : les sacrifices ayant été remplacés par les prières, elles sont le moyen de nous détacher de nos addictions et passions à qui nous risquons d’en attribuer le but.


Père des Cieux, Saint des saints, Rois des rois, je Te remercie et Te rends grâce de ce que Ton Fils Yeshoua, qui a apporté l’accès au Royaume, nous a enseigné pour nous livrer à Toi, par la prière, dans nos afflictions que Tu connais. Merci pour cette nourriture et toutes les révélations que Tu nous apportes au quotidien. Continue à nous apprendre et à nous garder, comme Tu le fais, pour que nous puissions répondre à nos devoirs envers l’Amour que Tu nous portes à tous. Que Ta gloire soit étendue sur tout. Amen !

 
 
 

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