
Quand le mot péché se définit mieux par : désobéissance !
Il devient plus évident de remplacer le mot péché par le mot désobéissance. Non qu’il s’agisse de déformer l’écriture mais bien mieux de la comprendre !
Comment en effet opposer le mot péché ? Avec humour ce serait dépéché, empéché ? Alors que la désobéissance acte négatif a son opposé positif : obéissance ! Et c’est bien ce qu’on nous demande dans les écritures d’être obéissants autant dans la foi que la Loi :
Romains 16 : 26. « … d’après l’ordre du Dieu éternel et porté à la connaissance de toutes les nations, afin qu’elles obéissent à la foi. »
Pour mieux illustrer cet usage du mot désobéissance/obéissance à péché (versus ?) reprenons l’exemple de la femme adultère et du piège posé par les pharisiens à Yeshoua :
Jean 8 : 3-11. « Alors les scribes et les pharisiens lui amenèrent une femme surprise en adultère, et l'ayant mise au milieu, Ils lui dirent: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. Or, Moïse nous a ordonné dans la loi, de lapider de telles personnes; toi donc qu'en dis-tu? Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de le pouvoir accuser. Mais Yeshoua, s'étant baissé, écrivait avec le doigt sur la terre. Et comme ils continuaient à l'interroger, il se releva et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché (qui n’a jamais désobéi à la Loi), lui jette le premier la pierre. Et s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. Quand ils entendirent cela, se sentant repris par la conscience, ils sortirent l'un après l'autre, commençant depuis les plus âgés jusqu'aux derniers, et Yeshoua fut laissé seul avec la femme qui était là au milieu. Alors Yeshoua s'étant relevé, et ne voyant personne que la femme, lui dit: Femme, où sont tes accusateurs? Personne ne t'a-t-il condamnée? Elle dit: Personne, Seigneur. Yeshoua lui dit: Je ne te condamne pas non plus; va et ne pèche (ne désobéi) plus. »
Certains « chrétiens » pourraient utiliser ce passage pour confirmer leur volonté de voir abolir la loi en prétextant (ils n’ont pas vu le mot obéissance/désobéissance) que, s’il avait fallu obéir à la Loi Yeshoua aurait du jeter la pierre ! Le raisonnement est le suivant : La loi de Moïse ordonne la lapidation des adultères or, le Masshiah étant justement confronté à une femme adultère et aucune lapidation n’ayant lieu, nous aurions ici une preuve de l’abolition d’une loi de Moïse par Yeshoua lui-même ? En réalité, un tel raisonnement est assurément faux. Et ce récit va plutôt confirmer que la Loi est loin d’être abolie mais que Yeshoua ne fait que l’appliquer au plus haut point !
N’oublions pas que le but de notre Père et de nous amener à la repentance pour nous gracier… les Pharisiens cherchaient donc à piéger Yeshoua pour pouvoir le confronter en rapport aux écritures qu’ils connaissent par cœur, comme érudits, et non comme intelligents. C’est en utilisant et en confirmant la loi de Moïse que Yeshoua va renverser la situation avec intelligence, amener la femme adultère à la repentance, disqualifier ses accusateurs et ainsi, faire retomber leurs fautes sur leur tête ainsi qu’il est dit :
Job 5 :12-13 « l’Éternel dissipe les projets des hommes rusés, et leurs mains ne viennent à bout de rien; Dieu prend les sages dans leurs propres ruses, et le dessein des pervers est renversé. »
Soyons donc pratiques et suivons telle quelle la loi au sujet de l’adultère :
Première remarque : La loi prévoit la punition de l’adultère sur les deux « protagonistes » et non sur un seul des membres homme ou femme :
Lévitique 20 :10. "Si un homme commet un adultère avec une femme mariée, s’il commet un adultère avec la femme de son prochain, l’homme et la femme adultères seront punis de mort."
Ici la femme est seule, donc par obéissance stricte de la Loi elle ne peut être punie seule. Les pharisiens n’emmenèrent la femme que pour voir ce que Yeshoua allait faire en rapport de la Loi. Volontairement ils n’emmenèrent pas l’homme adultère.
Et c’est là que l’on voit la force de l’obéissance, Yeshoua dont le but est bien de ramener le pécheur dans la repentance va renverser la situation en demandant tout simplement que celui qui n’a jamais désobéi lance la première pierre, les pharisiens, du fait d’avoir emmené que la femme seule, étaient déjà en désobéissance, connaissant parfaitement la Loi, ils savaient, au combien de fois, à l’inverse de Yeshoua ils ont été désobéissant et sont nés, du fait d’Adam, désobéissants. Mais aussi il précise, « … le premier jette ... » Pourquoi Yeshoua dit-il précisément cela ? La réponse est donnée dans la Parole de Dieu : pour une affaire qui mérite la mort, la loi divine donnée à Moïse prescrit aux témoins de jeter en premier la pierre.
Deutéronome 17 : 7. « La main des témoins se lèvera la première sur lui pour le faire mourir, et la main de tout le peuple ensuite. Tu ôteras ainsi le mal du milieu de toi. »
Un piège subtil, en plus, se glisse car la peine de mort et dissociée de la lapidation en ce qui concerne l’adultère dans:
Deutéronome 17 :7 la mise à mort concerne un viol de l’alliance, les adultères sont punis de mort mais sans précision de lapidation (voir Deutéronome 22 :22 et Lévitique 20 :10). Rachi précise que si la lapidation n’est pas précisée la mise à mort se fait par strangulation.
En vérité, deux seuls cas indiquent qu’une personne de sexe féminin mérite la mort par lapidation : lorsqu’une jeune fille vierge s’est prostituée dans la maison de son père.
Nota: Ici encore on voit bien l'image du peuple d'Isarël ou de la kala qui s'égare dans l'apostasie ou dans l'idolâtrie, donc qui se prostitue de même que la suite, mais c'est une autre histoire:
(Deutéronome 22.20-21) et lorsqu’une jeune fille vierge fiancée à quelqu’un, va avec un homme qui, l’ayant trouvée dans la ville, couche avec elle, sans qu’elle n’ait crié dans la ville (elle s’est laissée faire volontairement). La lecture attentive de la Torah manifeste que la situation d’adultère qui est présentée à Yeshoua ne rentre pas dans ces cas de figure : Le texte grec dit « guné » : une femme et non une jeune fille. Ce n’est donc pas une jeune fille qui s’est prostituée dans la maison de son père ou une jeune fille vierge et fiancée qui s’est laissée faire volontairement. Si elle était une femme mariée, elle aurait dû être amenée avec son compagnon, et les deux auraient mérité une mort par strangulation et non par lapidation.
Mais ce n’est pas fini !
Pour décider de la mort d’un homme ou d’une femme il fallait que cette personne soit jugée par le Sanhédrin qui lui seul pouvait établir la peine :
Deutéronome 16 : 18. «Tu t’établiras des juges et des officiers dans toutes tes portes que l’Éternel ton Dieu te donne, selon tes tribus, et ils jugeront le peuple d’un jugement juste.»
Un autre point sur lequel les pharisiens accusateurs de Yeshoua pensaient peut-être le piéger : Le contexte de Jean 8.1-2 nous décrit Yeshoua enseignant au temple. Or, aucune mise à mort, et surtout une lapidation, ne pouvait être effectuée à cet endroit, mais seulement et uniquement en dehors des murailles de la ville de Jérusalem :
Nombres 15 : 35-36. « l'Éternel dit à Moïse : Cet homme sera puni de mort, toute l’assemblée le lapidera hors du camp. »
Ce n’est pas tout ! Le sanhédrin n’aurait pu, ayant perdu légalement via l’empire romain administrant la Palestine, son droit de vie ou de mort par jugement, il devait avoir l’autorisation du représentant de Rome, comme cela c’est passé pour la crucifixion de Yeshoua.
En conclusion,
L’obéissance est bien l’opposé du péché (désobéissance)
Yeshoua a obéi sur les faits:
· Que la femme devait être jugée avec l’homme, pour suivre la Loi
· Quelle ne pouvait être lapidée, pour suivre la Loi
· Qu’une mise à mort ne pouvait se faire, que par la main du premier témoin, pour suivre la Loi
· Que l’endroit n’était pas celui décrit (hors du camp) pour suivre la Loi
· Que si un juge de l’Eternel avait jugé, en respectant la Loi à la lettre, pour suivre la Loi
· Que le droit de mort était établi par Rome et qu’ils étaient soumis aux autorités pour suivre la Loi, (les Pharisiens savaient très bien utiliser cette relation avec Rome, comme ils l’ont fait pour faire tuer Yeshoua).
Yeshoua ne pouvait qu’obéir ! Il ne faut pas occulter comme je l’ai décrit plus haut que le salut est la solution à la désobéissance où la grâce surabonde à celle-ci.
Un véritable coup de Maître qui démontre 2 choses : la parfaite maîtrise de la Torah par notre sauveur et la dimension de bonté et de miséricorde devant OBLIGATOIREMENT accompagner l’observation de la loi.
Effectivement, étant revêtu de l’autorité divine, Yeshoua vient ici parfaire davantage sa mission lors de sa première venue :
Jean 12 : 47. « Je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde. »
Et aussi :
Matthieu 9. : 13. « Allez, et apprenez ce que signifie : Je prends plaisir à la miséricorde, et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs (désobéissants). »
Une petite cerise ?
Pourquoi Yeshoua écrivait il sur le sol ?
Ecrire dans la poussière conduit à l’effacement. La question de l’effacement est essentielle dans la pensée juive lorsque l’on sait que le Nom de Dieu ne doit jamais s’effacer. Sauf dans un seul cas : lorsqu’il s’agit de réconcilier un homme et une femme, lorsque le mari jaloux soupçonne sa femme d’adultère. La femme soupçonnée, sans preuve, d’adultère par son mari doit, d’après Nombres 5, être amenée par le mari jaloux auprès du pontife du Temple et se soumettre à une épreuve (où les sociologues reconnaîtront une ordalie, mais qui, tout compte fait, est une bonne façon de dépassionner le conflit par l’apparition même d’un tiers, sous les espèces du pontife). L’ordalie est un ancien mode de preuve en justice, de nature religieuse, aussi appelé jugement de Dieu. Il consiste à soumettre les plaidants à une épreuve dont l’issue, déterminée par Dieu, désigne la personne bien-fondé. A un certain moment, selon le rite décrit dans la Bible, le pontife conjurera la femme : « Si un homme a eu commerce avec toi, que l’Eternel (écrit comme Tétragramme) fasse de toi un sujet d’imprécation. (… ) » Et la femme répondra : « Amen, amen » (nombres 5). Le pontife écrira ces paroles (où figure le Tétragramme YHWH) sur un bulletin. Il les effacera dans les eaux amères. Dans cet effacement s’effacera aussi le Tétragramme écrit en vue de cet effacement... C’est beau n’est ce pas ? (source Emanuel Lévinas sur le traité de Sota 53a.) Les pharisiens connaissaient ce principe d’effacement…
Le Rav Ron Chaya nous dit sur son site Leava.fr :
« Il est marqué qu’à l’époque du temple (il y a plus de 2000 ans), un tribunal rabbinique qui ordonnait une lapidation une fois tous les 70 ans était considéré comme un tribunal rabbinique meurtrier. De plus, quand on lit les lois concernant les peines capitales, on voit à quel point tout était absolument fait pour empêcher une sentence de ce type.
Le tribunal rabbinique pour prononcer des sentences capitales devait siéger dans le temple, à Jérusalem. Lorsque la situation du peuple juif s’est dégradée au point qu’il aurait fallu prononcer trop de peines capitales (à cause des méfaits en tout genre), le tribunal a décidé de quitter le temple et siéger à l’extérieur, où il était interdit de prononcer des peines capitales.
De quel droit les rabbins font-ils une chose pareille ? Il est marqué clairement dans la Torah (Deutéronome, chapitre 17 versets 8 à 11) que chaque génération doit écouter les rabbins de sa génération ; on appelle cela la loi orale, et celle-ci est régie par des lois herméneutiques très précises.»
Alors : obéissons !
Shalom.
Mikhaël
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